Jean-Luc Ferrer, L’homme qui voulait faire du bien

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Jean-Luc Ferrer

Né près d’Oran en 1962, il a seulement six mois lorsque son père fonctionnaire est muté à Haguenau ; il se considère comme un Alsacien d’adoption, un
« Alsacien français ». Technicien dans un grand groupe industriel, Jean-Luc Ferrer a créé l’association DO Haguenau en 2006. Son but est, à travers des exercices de Tai-Chi
Qi-Gong, de permettre de retrouver des sensations nouvelles de détentes et de relaxations sans aptitude sportive particulière.

Comment résumer votre parcours ?

Je suis autodidacte. J’ai découvert les arts martiaux à onze ans, en regardant « Opération dragon », de Bruce Lee. Cela m’a transcendé, ce film a orienté ma vie. Depuis ce jour, j’ai toujours voulu faire des arts martiaux, mais j’ai mis du temps à trouver ma voie. J’étais d’origine très modeste, mes parents n’avaient pas les moyens de me payer des cours de karaté. J’en ai fait beaucoup plus tard, comme du Judo, du Ju-jitsu, de l’Aïkido… En ce moment, j’apprends le Wing Chun. 

Vous avez créé votre style de Tai Chi…

Je l’ai baptisé Do. J’ai mis en place un protocole de maintenance du corps, des orteils aux yeux. Il faut savoir que le corps est vivant, c’est notre moyen de transport, mais il a sa propre vie, il a sa propre intelligence. Si vous ne l’entretenez pas, c’est comme de l’eau qui croupit. Il doit toujours être en mouvement. Si votre seule activité est debout/assis, tout ce qui ne sert pas va se rouiller.
Je dis souvent qu’il faut remercier son mal de dos, car quand il y a un danger, les muscles du dos se raidissent. C’est un signal. Mon association s’appelle Do, c’est marrant, tous ceux qui viennent chez moi ont mal au dos, mais avec les cours, les choses s’arrangent. Pour moi, tout le monde est digne d’être heureux. Tai-Chi signifie jeunesse éternelle. Tai-Chi Chuan c’est du combat. Et Qi Gong c’est la circulation de l’énergie. Mes cours se composent de trois parties, relaxation Yoga Sophrologie, Qi Gong étirements renforcement musculaire et après Tai Chi, trois formes, petite, moyenne et grande, la terre, l’homme, le ciel.
En tout il y a 108 mouvements.

Tout le monde peut s’inscrire ?

Oui. J’ai eu récemment une personne de soixante-deux ans qui n’avait jamais pratiqué de sport de toute sa vie, elle se sent beaucoup mieux. J’interviens une fois par an à l’école d’infirmières de Haguenau, je donne des cours particuliers à domicile ou en entreprise pour aider les gens à maîtriser leur stress. Le Tai Chi s’applique au monde moderne. 
La découverte des arts martiaux a changé votre vie ?

Oui. Comme je vous l’ai déjà dit, je viens d’un milieu modeste, il m’est arrivé de me battre souvent, j’étais assez virulent, les arts martiaux m’ont canalisé. Quant au Tai Chi, je l’ai découvert à quarante ans, suite à une opération à l’aine. J’étais un homme fini, j’étais un vieux. Ma femme a vu un article sur cette discipline, je me suis demandé ce qu’était cette connerie, car j’étais habitué au dur. Mais je m’y suis mis. J’ai rencontré maître Yang Jwing-Ming, j’ai suivi ses stages. Vous trouverez toutes les informations sur mon site Internet Do Haguenau.

Vous avez écrit et publié des livres à compte d’auteur, c’est çà dire sans éditeur ?

Oui. « Pensées éphémères » un recueil d’aphorismes, il y a 10 ans, des romans comme « Jeff en Espagne » ou « La dernière Déesse » et un conte « à la lumière de Noël.» Mon prochain livre sortira dans quelques mois.