lundi 28 avril 2025
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France – Harry Potter lève sa cape d’invisibilité devant le Dr Castagné

La saga Harry Potter est le nouvel Évangile pour le docteur César Pierre Castagné, psychiatre à Paris. En cette année de la santé mentale, il décortique l’œuvre de JK Rowling dans La face cachée de Harry Potter (Albin Michel) pour perpétuer la magie, mais aussi « soigner nos référents super-héroïques et ainsi mieux comprendre l’histoire de nos émotions ».

Maxi Flash : Qu’est-ce qui vous a amené à analyser la saga de JK Rowling ?

Dr Castagné : Je l’ai découverte dans le cadre de mes consultations, des patients étaient plus à l’aise pour parler de leur héros préféré que de leurs histoires de vie personnelles. La psychologie culturelle me passionne : on peut, ou on doit, prendre en considération l’environnement culturel du patient pour l’accompagner dans sa réflexion, en parlant le même langage. Ça peut passer par des œuvres culturelles, l’analyse de l’actualité ou des œuvres d’art. Il s’avère que Harry Potter est une des fictions majeures de l’époque qui est revenue souvent dans nos conversations. J’ai fait un article en 2017 après avoir regardé les films, j’ai appliqué des techniques d’interprétation des rêves sur les images, et je me suis dit qu’il y avait un matériel très riche sur le plan symbolique et psychologique. Mon livre est une lecture critique : est-ce que ces personnages sont aussi bienveillants qu’ils en ont l’air ?

Justement, les caractéristiques des héros, résilience, courage, distinction entre bien et mal, déteignent-ils sur vos patients ?

Absolument. D’abord il y a des vertus à ces lectures à ne pas négliger : la solidarité, l’amitié, la loyauté, l’affection… des choses positives qui s’engagent. Chez des personnes plus fragiles, en déshérence ou carence affective, ils peuvent aller chercher presque une guidance éducative, on plaque l’idée que c’est comme ça qu’il faut se comporter. Un enfant qui ne reçoit pas suffisamment de transmissions, de représentations, peut prendre pour modèle les agissements des personnages, et imaginer une résolution magique des situations, ou son sacrifice final. Donc porter des choses qu’il ne devrait pas et devenir un super héros familial…

On a le sentiment que vous avez cassé le puzzle de l’auteur pour le trier pièce par pièce. Y a-t-il finalement une pièce supplémentaire que personne n’aurait vue ?

Moi je me suis posé la question de savoir si cette auteur avait connaissance de ce que renfermait son œuvre ou si c’était un exutoire. Je n’ai pas la réponse, mais j’aimerais beaucoup échanger avec elle ! Elle-même disait qu’un secret expliquait tout dans la saga. Avec quelques outils psychologiques, dont ceux de la psychogénéalogie, j’ai trouvé que c’était comme un rébus, associer le mot et l’image… Je vous confirme qu’il y a un gros secret au cœur de l’intrigue, et un autre dans le monde moldu, qui expliquent cette architecture, et peut-être un dernier plus enfoui dans l’histoire familiale.

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