Lui est originaire de Montbronn, un des berceaux de la cristallerie mosellane, et elle, Eliane, de Geudertheim. C’est là que le couple s’installe et fonde une famille, qui tombe très vite dans la marmite : Sébastien devient maître graveur en 1995, mais a depuis changé de voie, et Myriam fileuse de verre, aujourd’hui à la tête de la structure. « Mon père a créé l’entreprise en 1991, il était tailleur sur cristaux ; les formes géométriques, sur vase, carafe ou verre, c’est lui, montre-t-elle. Quand il est décédé en 2017, j’ai hésité, mais je me suis rappelée qu’il m’avait transmis tellement de choses ! Ma mère est devenue la gérante, et moi j’ai repris l’entreprise il y a sept ans ».
Des cristaux personnalisés
Myriam se définit comme « plus artistique », mais elle sait tout faire : filer le verre—« le côté chaud de la famille, c’est moi ! »—, graver, peindre, et tailler. « J’ai grandi dedans et je me suis formée à Paris, en Autriche, en Italie, chez Baccarat et Lalique. C’est un métier passion, et c’est la passion qui enrichit », sourit-elle. Car si les clients viennent de Strasbourg et des alentours, les réseaux et les touristes prennent aussi part aux ventes. La personnalisation est de toute façon le point fort de la cristallerie Voigt : « Les gens savent que je fais tout, je réalise leurs projets, avec mon imagination, ma créativité, mon travail. Ce ne sont que des pièces originales, et uniques ». De trophées de championnats de France en boules de Noël personnalisées, Myriam a à cœur de répondre à toutes les demandes. C’est aussi le cas de Sarah, la troisième génération, qui, à 18 ans, « aime faire plaisir au client ». En avril, elle a officiellement rejoint la structure familiale et prépare un BTS. Elle qui a hésité entre l’esthétique, la mode et le tourisme, a finalement synthétisé tous ses penchants dans une gamme de verres et cadres gravés, intitulée « Magic dreams ». « C’est ma petite sœur qui m’a inspirée avec sa princesse préférée, Raiponce ! Je dessine les héros de l’enfance, j’ajoute des strass, ça brille, ça plaît ! » Elle aussi, à 10 ans, descendait déjà dans l’atelier « chez papi », et gravait. « Mamie est contente, et pour moi, c’est naturel de continuer ».
