Jusqu’en 1958 et à 82 ans, Catherine Ottermann a habité la maison de droite, dotée quasiment d’un seul mur, la façade. « Cela revenait moins cher de construire sous la roche, pas besoin de fondations », explique Marc Burckhart, le président de l’Association de mise en valeur du site. Ces pièces basses, sombres, sans eau ni électricité, ont été occupées de tout temps, comme abri ou entrepôt. Exposées plein sud et chauffées toute l’année par les poêles de cuisine, « les habitants avaient l’habitude de l’humidité ». Les Wagner, les Weber, les Ottermann ont été les derniers troglodytes de Graufthal et, avec l’apparition du tourisme au 19e siècle, ils en profitaient déjà pour faire payer l’accès !
20000 visiteurs par an
Si le site accueille aujourd’hui 20000 visiteurs par an, c’est leur histoire qui est rejouée : Catherine et Madeleine Ottermann avaient chacune une spécialité pour nourrir leur famille nombreuse. L’une vendait de la layette tricotée, et l’autre cousait des petits coussins pour transporter le bois sur la tête. Vient la seconde maison, qui abritait des animaux et les outils des hommes, « bûcherons en hiver, tailleurs de pierre en été », raconte le président. En 1930, une partie de la maison s’effondre, l’association la remonte en 1990 et la valorise. Reste justement à rendre accessible la fabrique d’allumettes au-dessus de la maison de gauche, occupée actuellement par des panneaux explicatifs et des photos d’archives captivants.
Mais des fouilles archéologiques accaparent pour l’instant l’attention : les pierres de l’abbaye fondée vers le 12e siècle revoient le jour, et permettent de relier les histoires. C’est au départ des Bénédictines en 1550 que l’église protestante a été construite avec le grès du couvent et que les habitants ont pris possession des maisons troglodytes.
Ouvert 7J/7 du 15 mars au 11 novembre, adultes 2,50€.
Renseignements www.maisonsdesrochers-graufthal.fr