lundi 25 novembre 2024
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Haguenau – Le grand saut de Charlotte Hertzog

Avec sa goutte d’eau autour du cou, Charlotte Hertzog a trouvé le petit grigri qui représente son métier : le plongeon, en équipe de France de high-dive, et en spectacle, cette saison au Parc Astérix. À bientôt 30 ans, la Haguenovienne revient sur son parcours entre passions et hésitations.

Les vrilles, les saltos, les équilibres, Charlotte Hertzog les maîtrise, puisque la gymnastique a été sa première passion. Elle l’a pratiquée à l’Union Haguenau « quatorze ans, en compétition interrégionale, pour le plaisir et être en équipe ». Mais elle les a redécouverts à la piscine de Schiltigheim pendant ses études de STAPS, alors qu’elle hésitait dans son choix de métier… « Je voulais transmettre mon savoir, certainement dans la gym, mais j’ai été coach sportif en salle de sport, et ça ne m’a pas plu. » Elle s’essaie alors au plongeon—« on tombe sur de l’eau au lieu d’un sol dur, c’est trop bien ! » a-t-elle pensé, avant de constater que « l’eau, c’est du béton à une certaine hauteur ». Elle s’inscrit rapidement au club, « dans le groupe des vieux, sourit-elle. Le but, c’était de s’échapper du quotidien et de s’amuser. Mais moi, j’en voulais plus ».

En parallèle, Charlotte s’intéresse aux spectacles de plongeon et découvre que « c’est un vrai métier, et un mode de vie » qui lui procurent le « coup de foudre ». Elle s’entraîne alors « tous les jours pour acquérir les plongeons de base » et est embauchée en 2018 au parc Walibi à Lyon. Dès lors, elle est intermittente du spectacle, mais se frotte à ses limites : « Hors de question d’aller à 8 m, c’était trop haut, sauf qu’il faut progresser pour garder sa place ! » Elle se force à monter, reste « coincée une heure sur la mini-plateforme, tétanisée » mais finalement, va « jusqu’à 12 m. J’ai aimé le dépassement de soi et j’avais des étoiles dans les yeux devant le 27 m ».

S’adapter à un site naturel motive aussi Charlotte. / ©Wolrd Aquatics

Retrouver la confiance

L’envie de prouver qu’elle est capable fait d’elle la première femme en France à pratiquer le plongeon de haut vol, en 2021. À la question de s’habituer, elle répond « jamais à la hauteur ni à la peur », mais « on travaille le côté mental pour que la peur soit bénéfique. Si elle disparaissait, on se blesserait ». D’ailleurs, deux jours avant la Coupe du monde de mai 2023 en Floride, elle se casse le sacrum : « J’ai fini la compétition en serrant les dents, et je suis fière de moi ». Charlotte compte sur ses spectacles pour retrouver la confiance « par paliers », tout en pratiquant en vacances au Costa Rica récemment. Elle qui alimente son Instagram de vidéos où elle « ne fait qu’un avec la nature », estime que « c’est un peu l’inconnu à chaque fois. On cherche l’adrénaline et tout ce qu’on veut, c’est refaire. C’est très paradoxal ! »

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