vendredi 21 février 2025
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Jérémy Hagenbourger – Donneur d’honneur

6234, c’est la distance en kilomètres que Jérémy Hagenbourger, bientôt 42 ans, a déjà réalisée à pied, pour sensibiliser les Français au don du sang, de plasma et de plaquettes. Boulanger de métier et père de famille, le marcheur du cœur est très investi au sein des Globules de Marlenheim, l’association locale des donneurs de sang. Il prévoit de repartir sur les routes du Grand Est en 2026 !

Maxi Flash : Jérémy, quel a été votre déclic pour commencer à donner votre sang ?

Quand j’étais petit, mon grand-père paternel avait pour habitude de donner son sang. Je l’accompagnais. J’ai toujours baigné dans cet univers. À son époque, l’EFS (NDLR :
’établissement français du sang), fondé dans les années 2000, n’existait pas. Il se rendait au centre de transfusion. Un jour, je lui ai fait la promesse qu’à mes 18 ans, quand je pourrai donner mon sang, je le ferai. J’ai tenu ma promesse. Je suis allé donner le jour même de ma majorité et je n’ai pas arrêté depuis 24 ans. De plus, mon grand-père est décédé d’un cancer. Ça m’a poussé à continuer. Il faut savoir qu’en donnant son sang, ce n’est pas une vie qu’on sauve, mais trois. Avec le sang, du plasma et des plaquettes, utiles aux malades, sont aussi prélevés. À l’heure actuelle, des proches sont encore touchés par la maladie. Ça me conforte dans mon projet de vie. C’est une cause qui me tient à cœur.

Vous êtes connu pour vos marches. Pourquoi avoir commencé à marcher ?

En 2012, alors que j’étais bénévole pour l’EFS, j’ai fait la rencontre d’une maman et de son jeune enfant de 4 ans, Erwann, touché par une leucémie. Déjà conscient de l’utilité des collectes de sang, j’ai voulu m’engager encore davantage pour que tous ceux ayant besoin d’une transfusion puissent en bénéficier. Pour y parvenir, la sensibilisation est indispensable.

En août 2014, vous vous lancez dans une première marche. Quel était son profil ?

À cette époque, j’habitais encore à Paris. J’ai pris la décision de relier la capitale à Metz, dans ma région d’origine. Le périple de 357 kilomètres a duré neuf jours. Je suis parti d’un point A, pour rejoindre un point B, sans aucune expérience. J’ai réalisé plusieurs haltes dans les mairies pour sensibiliser les habitants des secteurs traversés sur l’importance de participer aux collectes. J’étais lié à l’Union départementale des donneurs de sang de Moselle. Ça n’a pas été simple. Par la suite, j’ai relié Paris au Mans ou encore Saverne à Metz. Mon combat est devenu de plus en plus connu au fil des années.

Jérémy est souvent accompagné durant ses marches. Il lui arrive quand même d’être de passage par chez lui, à Saverne. / ©Dr
La marche la plus impressionnante de votre vie a sûrement été celle de 2019, durant laquelle vous avez relié Saverne à Plan-de-Cuques, dans les Bouches-du-Rhône…

C’est vrai. Je m’y suis préparé pendant deux ans, en plein covid. J’ai choisi de relier l’Alsace à Plan-de-Cuques pour rendre hommage à Nicole Robert, qui œuvre pour la même cause que moi sur le secteur de Marseille. J’étais en lien avec l’association locale pour le don de sang bénévole. J’ai élaboré le parcours, intégré une vingtaine d’étapes et défini où j’allais dormir. Je suis parti le 14 juin, Journée mondiale du donneur de sang. La marche a été physiquement et mentalement difficile. J’ai failli abandonner à plusieurs reprises. Finalement, je suis arrivé à destination, mais avec une grave entorse à la cheville. Il s’est avéré que j’avais une fissure du tendon. À mon retour en Alsace, j’ai été suivi et remis sur pied par ma kinésithérapeute, Lisa, qui m’a évité l’opération.

En 2024, presque deux ans après votre long périple vers le Sud, vous ne vous êtes pas lancé dans un seul périple, mais deux ! Comment vous en êtes-vous sorti ?

Ces deux marches étaient plus courtes que ce que j’ai pu faire par le passé. Pour la première, je suis parti de la maison du don de Colmar pour rejoindre celle de Strasbourg, soit 100 kilomètres de marche. J’ai relancé un autre projet en septembre 2024. J’ai relié la maison du don de Nancy à celle de Strasbourg, encore une fois. Des gens de l’association Les Globules de Marlenheim m’ont accompagné sur les routes tout au long de l’année. J’ai même été nommé ambassadeur pour le don de plasma par le directeur régional de l’EFS, le docteur Kientz.

« Il faut savoir qu’en donnant son sang, ce n’est pas une vie qu’on sauve, mais trois. »

Quel sera votre prochain grand défi ?

En 2026, j’aimerais réaliser un véritable tour du Grand Est. Je partirai de la maison du don de Troyes, pour rejoindre celle de Strasbourg. Un tracé de près de 600 kilomètres qui passera par Reims, Verdun, Nancy, Metz et même les Vosges. Le projet est déjà ficelé. J’ai commencé à en parler sur les réseaux. J’aimerais arriver à Marlenheim. Nous sommes en train de voir pour faire déplacer quelques politiques, maires, députés ou sénateurs, mais aussi le président de la CEA, par exemple. Je pense que ça sera ma dernière marche. Ce sont des projets très prenants, pour lesquels j’investis beaucoup de temps, au détriment de ma famille, par exemple, même si elle me soutient à 200 %.

Constatez-vous que votre action de sensibilisation porte ses fruits ?

Je pense quand même avoir un effet sur les habitudes des gens. Par exemple, ma belle-fille, qui vient d’avoir 20 ans, a fait son premier don de sang. Autre exemple en 2023, en passant à Schirmeck, le maire ne voulait pas entendre parler d’une aiguille. En repassant en septembre 2024, il m’a avoué que mon action lui avait fait tilt. Il était allé donner son sang avec son équipe. En marchant, les gens que je croise me remplissent des promesses de dons. En arrivant à destination, je les remets à l’EFS, qui prend contact avec les donneurs. J’essaie toujours d’avoir un petit suivi derrière. Je ne force personne à donner, mais j’ai mes convictions. Nous avons de la chance d’être en bonne santé, nous avons de la vie en nous, alors autant en faire profiter ceux qui sont dans le besoin.

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