L’Europe en tête
À la (re)conquête des visiteurs, le directeur de la Foire européenne Arnaud Gagnepain revient sur une mutation nécessaire depuis 2022, l’année de son arrivée. En route vers l’Europe, du 5 au 14 septembre au Parc des expositions de Strasbourg !
« C’est un événement qu’on a dû recréer, parce que la foire de Strasbourg était en déclin depuis quelques années, une généralité des foires en France »,
commence le directeur de la Foire européenne. Pour la quatrième année à sa tête, Arnaud Gagnepain annonce : « En 2025, la foire sera un peu plus mature ». S’il regarde en arrière, effectivement « 2022 était une année particulière parce que j’arrivais, on inaugurait le nouveau Parc des expos de Strasbourg, et c’était la première année sans contrainte sanitaire. Finalement, ce fut un moment très festif et dynamique, et pour moi c’était intéressant d’utiliser cette dynamique ».
Une foire populaire
Plutôt que « dépoussiérer quelque chose d’ancestral », Arnaud Gagnepain choisit « un nouveau schéma ». Sur l’aspect sociétal, « la Foire doit être populaire, accessible à tout le monde, elle appartient au territoire et aux Alsaciens ». Les brainstormings se suivent et ne se ressemblent pas : « On sait que la foire rayonne 90 km autour de Strasbourg. Comment sont ces personnes, pourquoi viendraient-elles, l’évolution des mentalités, les engagements environnementaux, les attentes des acteurs économiques locaux, qu’est-ce qui va faire que les artisans et les chambres consulaires vont revenir ?» se sont interrogés le directeur et ses équipes.
Ensuite, pour trouver l’identité de la Foire européenne, ils se sont plongés dans son histoire. « En 1925, la première foire de Strasbourg voit le jour, en 1934 elle prend l’appellation européenne, pourquoi ? On a de grandes puissances de foires autour de nous, comme la Foire aux vins de Colmar ou la Foire agricole de Châlons… Dans cette généralité, on n’avait pas d’identité. L’objectif c’est de lui redonner le cœur européen en offrant la possibilité de faire le tour de l’Europe ». D’une dizaine d’exposants l’an dernier, cette année, une trentaine sont attendus : « Quand on me demande qui est le pays invité, je réponds l’Europe ».

De 10h à minuit
Enfin, pour redynamiser le tout, « il a fallu imaginer un schéma un peu hybride d’activités commerçantes et de plus de 500 animations pour faire découvrir au grand public des choses auxquelles ils n’auraient pas accès en dehors ». À cela s’ajoute l’accessibilité budgétaire : d’une part, le billet unique et illimité à 5€, et d’autre part, la gratuité de 18h à 20h. « Les commerçants ont l’opportunité de travailler en fin de journée, en afterworks, avant de découvrir des spectacles participatifs qui donnent à la foire une vie nocturne ». Les restos, bars, brasseries, rhumeries fonctionnent ainsi jusqu’à 0h pour accompagner les Foire Europ’Live.
De 333 exposants et 112 000 visiteurs en 2022, le total atteint 529 exposants et 133990 visiteurs en 2024. « Ça monte en puissance, c’est bon signe, estime Arnaud Gagnepain. Cela signifie que le territoire s’est réapproprié la foire, et que les gens ont envie de venir, même ceux qui n’ont rien à acheter ou pas le temps la journée. Quand on accueille des personnes de tout âge, origine, culture, moyens financiers, handicap, des scolaires, des touristes qui visitent la cathédrale et la Foire, c’est extraordinaire. C’est là qu’on peut se dire la Foire européenne refait partie des plus grandes foires de France. »
La Foire européenne, pour vous c’est…
Robin Leon, chanteur et animateur
« La foire représente pour moi d’abord des souvenirs d’enfance avec ma famille, puisque c’était le rituel d’y faire un tour tous les ans. J’adorais à chaque fois me rendre dans le hall où à l’époque les instruments de musique étaient exposés pour les tester. C’est d’ailleurs là-bas que j’avais acheté mon premier synthétiseur quand j’avais 10 ans. Maintenant la foire évoque pour moi un rendez-vous festif où lors de mon concert, on fait la fête toute la soirée avec énormément de monde. »
Nicolas Morvan, organisateur des salons Made in Elsass
« C’est un lieu pour les cinq sens. La vue et le goût bien sûr, mais si on y prête attention, de hall en hall, le son ambiant et les odeurs changent. C’est une expérience qui éveille. La première fois, je pensais rester deux heures, j’y ai passé la journée ! J’admire particulièrement le bagout des démonstrateurs, c’est un spectacle vivant sans cesse
renouvelé ! »

Christel Kern, directrice artistique de la Foire européenne
« La foire représente pour moi une aventure humaine incroyable. Je mesure la chance que j’ai de collaborer artistiquement, encore plus aujourd’hui avec l’évolution des concerts et animations qui sont une valeur ajoutée incontestable. Un très bon souvenir pour moi est l’an dernier quand Djibril Cissé, à qui on avait réservé une bonne table dans un restaurant, me demande finalement de manger chez le petit brésilien du hall 1, au cœur de la foire. Il me convie à sa table avec beaucoup d’élégance et je passe un moment très privilégié que je n’oublierai jamais. Je portais une jupe en jean où était brodé un numéro 9, son numéro de maillot en équipe de France. C’était un pur hasard… et il me remercie pour cette attention ! Ne perdant pas le nord, je lui ai demandé de la signer ! Depuis, je l’ai gardée en souvenir. »