Vous avez certainement dû déjà croiser ces bonbonnes grises qui jonchent le sol des trottoirs et des parcs. Le protoxyde d’azote est vendu en grande surface sous la forme de cartouches d’air comprimé, et se destine naturellement à être utilisé comme une recharge pour siphons à chantilly.
Seulement, le gaz emprisonné et sous pression peut facilement être transféré dans des ballons de baudruche, et enfin être inhalé pour provoquer des effets euphorisants : fous rires, bouffées de chaleur et distorsions visuelles et auditives. Certains qualifient le
« proto » de « drogue du pauvre », bien que le composé ne soit pas addictif, quoique dangereux pour la santé. « Cette utilisation n’est pas nouvelle, mais le phénomène a pris une ampleur incontrôlée chez les collégiens et les lycéens ces six derniers mois », explique Jean Daniel Schell, adjoint en charge de la sécurité civile à la mairie de Brumath.
Une « drogue » d’adolescents
Ces dernières semaines, à chacune de leurs tournées, les équipes de nettoyage de la ville ont ramassé des dizaines de cartouches vides jetées par des jeunes.
Une situation très alarmante selon l’adjoint, qui observe la même tendance dans d’autres communes alentour : « Les élus confrontés à cette problématique ne savent plus quoi penser », confie-t-il. « Cet arrêté a donc également comme objectif d’alerter les parents, qui, je crois, n’ont pas conscience du problème et doivent réagir ». Car en plus de polluer sévèrement l’écosystème, ces morceaux d’aluminium mettent en danger la vie des consommateurs les plus fragiles, qui risquent – à la volée – des pertes de connaissance, des brûlures par le froid ou d’être asphyxié par manque d’oxygène. Dans de rares cas, cela provoque la mort et des dégâts irréversibles sur les neurones.
Les communes appellent à la législation
De plus en plus de communes, issues des quatre coins de la France, formulent des arrêtés similaires à celui signé à Brumath, comme à Soisson (Aisne), Poissy (Yvelines), Valenciennes (Nord), Carcassonne (Aude), Cannes (Alpes-Maritimes) ou encore Évreux, dans l’Eure.
« Le but est aussi que ces interdictions fassent tache d’huile, et que le gouvernement prenne enfin les mesures nécessaires, reprend Jean Daniel Schell « Peut être que ça va faire tilt dans un ministère. Je l’espère en tous cas. »