La semaine dernière, la galerie d’art new-yorkaise Superchief Gallery ouvrait ses portes avec la première exposition mondiale à accueillir exclusivement des œuvres numériques. Des œuvres tout estampillées par un NFT, une sorte de « carte d’identité numérique ». Chaque œuvre étant, par nature, dématérialisée, elles ont été présentées sur des écrans géants accrochés au mur. L’acronyme NFT signifie «non-fungible tokens», ou jetons non fongibles (non échangeables). S’ils sont pour l’instant majoritairement utilisés dans le monde de l’art, ces coupons, qui servent à certifier la propriété d’un fichier (ici, des tableaux), s’apparentent finalement à de simples certificats d’authenticité, et sont utilisables dans quasiment tous les secteurs qui reposent sur la technologie ; comme le jeu vidéo, le cinéma, ou la musique.
Qu’est-ce que la non-fongibilité ?
Les jetons non fongibles ou NFT permettent d’accoler un certificat d’authenticité à tout objet virtuel, qu’il s’agisse d’un site, d’une photo, d’une vidéo, d’un article en ligne ou même d’un tweet. Grâce à la « blockchain », technologie utilisée notamment pour chiffrer les transferts de cryptomonnaie, ce certificat est théoriquement inviolable et ne peut pas être dupliqué. Pour la première fois, il existe une technologie grand public capable de certifier la parentalité d’un fichier. En clair : s’il est toujours possible de dupliquer une œuvre numérique, le certificat « NFT » vendu avec lui est infalsifiable.
Une technologie déjà arrivée en France
Les tokens non fongibles sont amenés à se développer dans tous les domaines. Malheureusement, il y a un grand revers à ce succès… Chaque échange de NFT engrange des calculs informatiques et occupe de l’espace de stockage dans des serveurs. Tout comme les cryptomonnaies, s’ils venaient à se démocratiser, les NFT seraient responsables de millions de tonnes d’émissions de dioxyde de carbone. Mais quoi qu’il en soit… les investisseurs affluent. Le 11 mars, une œuvre numérique de l’artiste américain Beeple, intitulée «Everydays : The First 5.000 Days », a été vendue 69,3 millions de dollars (58,4 millions d’euros). En France, le site Sorare propose déjà des cartes à collectionner de footballeurs. Comme des autocollants Panini, mais basés sur la technologie NFT. Au mois de février, la carte de Diego Maradona était estimée à plus de 290 000 euros.