Dans le monde, 170 000 cas de rougeole ont été signalés en 2017 contre plus de 229 000 en 2018. Heureusement, grâce à une campagne de sensibilisation internationale orchestrée par l’Organisation mondiale de la Santé, le nombre de cas recensés a fortement diminué depuis le début de cette année.
Le rapport de surveillance du 29 mai publié par Santé publique France dévoile que 1363 cas de rougeole ont été déclarés depuis le jour de l’an. C’est déjà moins que l’an dernier à la même période où 2350 cas ont été rapportés. Des chiffres rassurants, mais qui, mis en parallèle avec le nombre d’adeptes de la philosophie « anti-vax » ne dispensent pas d’une petite piqûre de rappel.
Une maladie hautement infectieuse
La rougeole est une maladie extrêmement contagieuse, bien plus que la grippe et la tuberculose. Souvent bénigne, elle peut néanmoins entraîner de sévères complications pulmonaires et neurologiques chez l’enfant. La transmission du virus se fait généralement par voies aériennes (toux et éternuement), mais aussi par contact direct de sécrétions nasales. Une personne malade peut transmettre la rougeole dès les premiers symptômes, dix jours après la contamination (fièvre élevée, toux sèche, nez qui coule et yeux rouges). Chez les organismes les plus fragiles, la rougeole peut provoquer des pneumopathies graves et des troubles neurologiques. Le virus de la rougeole est d’ailleurs une des principales causes de mortalité infantile dans les pays en voie de développement.
La France et les vaccins : très mauvais élève
Entre 2008 et 2016, l’Institut national de veille sanitaire a répertorié 24 000 cas de rougeole en France. Dans l’Hexagone, la récente augmentation du nombre de malades est liée à des croyances sans fondement médical, reliant le vaccin combiné ROR (rougeole, oreillons, rubéole) à l’autisme. Cette mouvance « anti-vaccins », raccourci « anti-vax », est une désinformation de masse, et l’une des principales causes de la prolifération du virus en France. Une croyance très présente sur les réseaux sociaux et souvent partagée par des non-spécialistes.
Une étude datant de 2015 et menée sur 65 819 personnes dans 67 pays du monde a révélé que les Français étaient ceux qui accordaient le moins de crédit aux vaccins (étude réalisée par la London School of Hygiene and Tropical Medecine et l’Imperial College de Londres). Des résultats troublants, mais raccords à la tendance de l’époque : 41% des Français interrogés estimaient alors que les vaccins n’étaient pas sûrs, tandis que les autres pays enregistraient en moyenne 12% de sceptiques (17 % en Europe).
Dans notre pays, moins de 80 % de la population est immunisée, alors qu’il faudrait atteindre les 95 % pour éviter la propagation du virus. Ceux qui ne vaccinent pas leurs enfants augmentent les chances d’infection de tous les autres. Le vaccin ROR est devenu obligatoire pour les nouveau-nés l’an dernier, mais il n’est recommandé que pour les enfants nés avant le 31 décembre 2017. Au fil des naissances, la maladie devrait donc régresser naturellement.
Le vaccin fait moins peur, mais…
Selon une dernière étude publiée par l’Ipsos en juillet 2018, 83% des Français seraient favorables au principe de vaccination. Une augmentation significative par rapport aux 69% relevés par la même étude en 2016. Seulement, même si le vaccin fait moins peur, la rougeole progresse toujours.
Dans la région Grand Est, les recensements sont essentiellement réalisés en Moselle et en Alsace. Par mesure de précaution, l’Agence régionale de santé Grand Est recommande aux parents de vérifier la vaccination de leurs enfants et leur propre vaccination s’ils n’ont jamais eu la rougeole.
Pour être efficacement protégé, il est également recommandé de subir deux séances de vaccinations (généralement, elles s’effectuent à 12 mois et entre le 14e et 16e mois chez le nourrisson). Pour plus d’informations, il est fortement conseillé de consulter votre médecin généraliste.