lundi 20 octobre 2025
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Laura Schneider – Enfant(s) de la balle

Elle a fait ses premiers pas sur un terrain de handball à Lingolsheim, où elle a grandi, avant de rejoindre Achenheim-Truchtersheim et devenir championne de N1 en 2013. C’est le premier grand titre de la riche carrière de Laura Flippes—bientôt 31 ans et mariée à Nicolas Schneider depuis le 20 juin—mais sans doute pas le dernier puisqu’elle entend aller chercher la Ligue des champions avec son club de cœur, Metz. Depuis 2013, elle y habite, et va retourner s’entraîner dès que ses jumeaux le lui permettront. Également auréolée du Prix du rayonnement international 2025 par la CCI avec sa coéquipière alsacienne Cléopâtre Darleux, Laura a profité de cette pause maternité pour se livrer à Maxi Flash. Des étapes de carrière et de vie, qu’elle ne changerait pour rien au monde.

Vous êtes issue d’une famille de handballeurs, saviez-vous que vous seriez joueuse professionnelle ?

Ils ont tous fait du handball, mes trois grands frères, mon père, ma mère, ses frères et sœurs, même mes cousins, je ne suis pas tombée là par hasard ! J’ai fait beaucoup de sports, natation, danse, athlétisme, GRS, tennis, mais au bout d’un moment, c’est arrivé au handball. Pourtant ça n’était pas écrit à l’avance, parce que je ne supportais pas ce que je considérais comme un sport de garçon, se mettre en jogging, moi j’aimais les robes !

Mais maman entraînait les tout petits, alors j’y allais quand même le mercredi après-midi. Et je me suis retrouvée à avoir mes copines à l’entraînement, c’était du bon temps plus que du sport, et passées les années, je me suis prise au jeu. En 2013, je rentre en centre de formation à Metz, mais je savais aussi que beaucoup de joueuses ne font pas carrière. J’ai poursuivi mes études en BTS, j’avais conscience qu’il fallait un bagage scolaire et mes parents m’ont toujours ouvert les yeux sur le haut niveau. Malgré la plus belle carrière que je puisse aujourd’hui connaître, je ne le savais pas à 18 ans.

On connaît votre immense palmarès, mais quel souvenir vous revient en premier des JO de Paris où vous avez été médaillée d’argent ?

L’engouement, la force du public et de tout ce qui s’est passé autour de l’événement. C’est vrai que moi j’ai connu ça par ma compétition, mais j’étais accompagnée par ma famille et je leur ai fait profiter des JO. Mon mari est allé voir plein d’autres sports et m’a fait partager ce que lui a vécu de l’extérieur. Nous, on ne se rend pas forcément compte, et en tant que sport collectif, on joue un jour sur deux, on doit rester concentré deux semaines et les jours off sont pour récupérer. Mais j’ai eu la bascule entre mon mari et mes parents, et ce que moi j’ai ressenti. En ramenant tout ça à la réalité, je me suis dit que c’était grandiose ce qui s’est passé.

Sous les couleurs du Metz Handball, Laura est six fois championne de France. / ©DR
Comment qualifieriez-vous l’entente avec les filles de l’équipe de France (EdF), vous avez quasiment grandi ensemble, jusqu’à être trois joueuses enceintes en même temps ?

Forcément dans une carrière, il n’y a pas de moment parfait pour une grossesse, il faut calculer et c’est la nature qui fait le reste ! Le plus tôt après des JO, c’est le mieux pour être le plus loin des prochains, et être au maximum de notre forme. Certaines sont des amies très proches, on est une équipe et on partage des émotions si fortes qu’à un moment donné, c’est au-delà d’une amitié. On est H24 ensemble pour le même objectif, et même s’il y a des différences entre nous, si on fait du mal à quelqu’un, c’est l’équipe entière qui réagit.

Quels contacts avez-vous pendant votre congé maternité avec le Metz Handball ou l’EdF ?

J’ai de très bonnes relations avec mon club, j’ai un très bon suivi avec le préparateur physique et les kinés, je m’entraîne comme je peux. Le contenu change chaque semaine, mais je me maintiens un maximum en fonction de ce que mon corps décide. J’ai également un très bon contact avec le staff de l’EdF, je fais partie des réunions officielles en visio parce qu’ils ne me considèrent pas totalement sur la touche. J’ai le projet de revenir à mon meilleur niveau après ma grossesse.

2025 est une grande année puisque vous vous êtes aussi mariée avec Nicolas Schneider cet été…

Mon mariage fait partie des plus belles dates de ma vie personnelle, mais aussi professionnelle parce que j’ai décidé de changer de nom. À mon retour, je m’afficherai avec mon nom de mariée, Schneider, et non plus Flippes sur le maillot. Ça risque de perturber un peu au début, mais c’est un choix mûrement réfléchi, parce qu’il est important pour moi de porter le même nom que mes enfants.

Lors des JO de Paris avec l’équipe de France médaillée d’argent. / ©FFHandball/Icon Sport
Quelle recette transmettriez-vous à un jeune qui voudrait se lancer : confiance, travail, chance, entourage… ?

C’est bien résumé, c’est la vérité. Il y a des moments où je me suis appuyée sur l’entourage quand j’avais peu confiance, ça a compensé le fait que je remettais beaucoup de choses en question, mais j’ai aussi beaucoup travaillé…

Il faut se battre pour ses rêves, toujours garder dans un coin de sa tête le pourquoi on fait ça, et pour moi ça a été l’amusement. Avant les matchs les plus importants de ma carrière, je me suis toujours dit, souviens-toi de cette voix de petite fille qui allait dans le gymnase pour retrouver ses copines et jouer à la baballe, ça m’a toujours animée dans ma carrière. Même dans les phases difficiles—ce sont aussi beaucoup de sacrifices—, je n’ai pas abandonné parce qu’un petit pourcentage me disait tu aimes ce que tu fais, les jours meilleurs reviendront et si ça avait basculé à 0%, j’aurais accepté.

Ce sont ces valeurs que vous allez transmettre à vos enfants s’ils foulent un terrain de hand ?

Je ne les forcerai pas à faire du handball, loin de là, ils feront ce qui les passionne dans leur vie. Et si oui, j’essaierai de les accompagner au maximum, mais je pense que c’est plus dur avec mes connaissances, j’ai peur d’être trop investie. Sur un terrain de hand ou de n’importe quel sport, ou dans la vie finalement, je leur dirai de se battre et s’accrocher à ce qu’ils veulent faire vraiment.

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