dimanche 29 septembre 2024
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Le quart d’heure de Line #28 L’âge de nos artères

Chez moi derrière la lune, hender’m Mond d’Heim, on suit le même chemin que partout ailleurs, on vieillit. Et comme disait Mémé Louise en massant ses rhumatismes avec du Schnaps: «s’esch net schén alt zè warè» (ce n’est pas beau de devenir vieux). Même si dans la foulée elle se permettait de clamer que «wenn m’r alt esch, kànn m’r sich àlles erlauwè» (quand on est vieux, on peut tout se permettre).

Cette philosophie nous a valu quelques moments de gêne puisqu’elle s’était mise à dire tout haut ce qu’il vaut mieux penser tout bas. En tous cas, elle avait bien raison quand elle disait «ehr dankè noch àn mich wenn ehr so witt senn» (vous penserez encore à moi quand vous en serez aussi loin). Dès que se pointe une douleur inexpliquée wie Kritzweh (comme le mal de dos) oder Knie-Schmartzè (ou des mots de genoux), dès que le Hüssdokter (médecin de famille) nous parle de Blüetdruck (tension artérielle) on se dit que ça y est, c’est peut-être l’âge qui se fait sentir… eh oui, ça passe tellement vite entre d’Flééjeljohr (l’âge ingrat) ùn d’Wachseljohr (et l’âge critique) !

Alors quand on commence à avoir des propos du genre «frejer ech’s besser g’wann» (c’était mieux avant), ou «wenn m’r numme noch jedè Morjè uff kann stehn» (si on la chance de pouvoir se lever chaque matin), on peut être sûr qu’on a franchi un cap ! C’est comme ça que d’un coup, on peut se sentir wie à àltes Gscherr (comme un vieil outil) que l’on regarde encore certes, mais en ajoutant «m’r derf doch à àlt Schirtor anlüejè» (on a bien le droit de regarder une vieille porte de grange) !

Alors il faut accepter que les choses changent, m’r word taub wie à Holzschüeh (on devient sourd comme un sabot), m’r muess Herapperàtlè hànn (on a besoin d’appareils auditifs), m’r brücht à Lasèbrell (on a besoin d’une lunette de lecture) ùn à Gebess (et d’un dentier). Es word als toller (ça devient de plus en plus génial), Alterlè (mon vieux) ! Parce que oui, vieillir est une chance, un bonheur, un challenge même. Certains s’en vantent : «so alt word ken Küh» (aucune vache n’atteint cet âge) !

Vieillir c’est avoir du temps en plus pour profiter de ceux qu’on aime ! Et puis rassurons-nous, s’sterbt kénner vor sini Zitt (personne ne meurt avant son heure), alors en attendant, profitons.

Line

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