Tout le monde n’a d’yeux que pour lui depuis sa révélation organisée par Elon Musk à la fin de l’année 2019. A l’époque, le patron de Tesla annonçait une mise sur le marché en 2021 qui a ensuite été retardée à de nombreuses reprises. Il se trouve que le développement technique d’un véhicule aussi audacieux sur le plan du design et de la technologie n’a pas été une mince affaire : sa silhouette extraordinairement déroutante, composée de panneaux de carrosserie en acier inoxydable au lieu des fines pièces habituellement ajoutées sur le châssis d’autos « classiques », a posé d’énormes problèmes aux équipes de Tesla pour arriver à l’industrialiser. Au point de faire dire à Elon Musk lui-même qu’il avait un peu « creusé sa tombe avec ce projet ». Mais le Cybertruck est désormais une vraie voiture qu’on peut acheter aux Etats-Unis. Sauf que depuis les promesses initiales de 2019, son prix a beaucoup monté.
Beaucoup plus cher que prévu
Le Cybertruck coûtera finalement 60 990 dollars (soit un peu plus de 55 000 euros) dans sa version de base capable de rouler 400 kilomètres sur une seule charge, alors qu’il devait initialement s’afficher à partir de 40 000 dollars. L’addition grimpe même à 99 990 dollars (un peu plus de 90 000 euros) dans sa version haut de gamme « Cyberbeast », développant plus de 850 chevaux et pouvant parcourir 510 kilomètres ou même 710 avec un prolongateur d’autonomie optionnel (des batteries additionnelles ajoutées dans le coffre).
Tesla met en avant ses capacités utilitaires de haut niveau, lui qui peut tracter cinq tonnes mais aussi produire des performances très impressionnantes dans sa version de pointe : lors de la présentation du véhicule, les équipes de Tesla ont notamment montré une vidéo où il battait une Porsche 911 lors d’une course en ligne droite alors qu’il tractait lui-même une autre Porsche 911 sur une remorque. Mais il reste toujours quelques zones d’ombre au sujet de ce Cybertruck.
Jamais en Europe ?
Tout d’abord, Tesla ne donne toujours pas d’informations précises sur son éventuelle diffusion sur notre marché européen. Sa masse importante (supérieure dans ses versions de pointe aux 3,5 tonnes de PTAC maximum autorisés permettant de se passer du permis de conduire poids lourd en Europe) et ses dimensions (5,68 mètres de long pour deux mètres de large tout de même) n’en font pas un véhicule particulièrement adapté aux usages des automobilistes du Vieux Continent.
Sa carrosserie très particulière, qui participe directement à la rigidité de son châssis, risque également de ne pas être compatible avec les obligations liées à la sécurité en cas de choc piéton chez nous.
Enfin, il subsiste quelques interrogations à propos de sa sécurité en cas de gros accident frontal. Il y a quelques jours, un groupe d’experts, consultés par les journalistes de Reuters, s’inquiétaient des dégâts constatés dans les vidéos montrant les crash-tests du Cybertruck et, pour l’instant, aucun organisme de contrôle indépendant n’a pu mesurer cette sécurité structurelle du Cybertruck. Elon Musk semble en tout cas convaincu de cette sécurité et, jusqu’à présent, les Tesla se sont toujours illustrées dans le bon sens lors des crash-tests réalisés par les organismes indépendants.