En janvier 2015, si le célèbre slogan « Je suis Charlie » crée à la suite de l’attentat contre le journal Charlie Hebdo s’est autant propagé, c’est aussi grâce à son équivalent numérique, « #JeSuisCharlie », scandé mondialement sur les réseaux sociaux.
Même plus récemment, d’autres slogans célèbres ont également servi de cri de ralliement, comme #MeToo #BalanceTonPorc ou #PrayForAustralia. En un sens, on pourrait penser que c’est ce que le hashtag a fait de mieux. Car souvent, sans être mésestimé, il est utilisé de manière quotidienne et systématique, en servant, sur Instagram par exemple, de moyen pour sélectionner des clichés répondant à un thème particulier (exemples : #Summer #Mode #French #Vacances…).
Entré dans les dictionnaires du Petit Larousse en 2014 et du Petit Robert en 2015, le
« hashtag » dérive du mot anglais hash, lui-même dérivé du verbe français « hacher ». La seconde partie du mot, « tag », peut être traduite par « étiquette » ou «marqueur». Un néologisme qui s’est construit plutôt naturellement chez les anglophones, puisque tout le concept est là : des phrases hachurées de mots clés qui servent de point de ralliement.
Un néologisme devenu une convention
Dans sa définition admise, le #Hashtag fut pour la première fois utilisé par Chris Messina, un designer américain, qui il y a plus de dix ans était déjà très présent sur les réseaux sociaux. Le 23 août 2007, il fait la proposition dans un tweet d’utiliser ce fameux symbole dièse afin de regrouper certains utilisateurs éparpillés sur le réseau autour de centres d’intérêts communs. Il lance alors le premier hashtag : #barcamp, un « topic » (un sujet de discussion), pensé pour réunir sur la même page tous les tweets traitants d’innovation web. Très rapidement, le concept du hashtag se propage aux autres utilisateurs.
En juillet 2009, ils furent officiellement intégrés à la stratégie de développement des réseaux de Twitter, ouvrant la voie aux Trending Topics, qui permettent alors de placer les hashtags les plus populaires directement sur la page d’accueil. Plus qu’un simple canon, le hashtag est alors devenu à la fois une convention informatique et un mot nouveau, qui nourrit désormais les algorithmes et les dictionnaires du monde entier.