Alice est jeune, mais elle a tout d’une grande. Depuis ses
16 ans, elle consacre une partie de sa vie à la Croix-Rouge. Formée au secourisme et aujourd’hui formatrice, elle intervient régulièrement pour préparer d’autres volontaires à venir en aide aux personnes en difficulté. Lorsqu’elle apprend la situation dramatique de Mayotte après le passage du cyclone Chido, Alice n’hésite pas une seconde à partir.
Reconstruire l’espoir
Sur une île dévastée, sans eau courante, avec une nourriture rationnée et des conditions sanitaires précaires, la mission est multiple. Alice participe d’abord à la logistique en assemblant des kits de reconstruction contenant des bâches, des outils, des cordes et des pelles. Chaque matin, elle distribue près de 200 kits dans chaque village de l’île, aidant les familles à se reconstruire un abri digne de ce nom. L’après-midi, elle sillonne les bangas (bidonvilles) pour évaluer les besoins et attribuer ces aides aux plus vulnérables. « Les habitants nous accueillaient avec tant de gentillesse, partageant avec nous leur eau alors qu’ils manquaient de tout. Je me souviens de cette tente qui tenait à peine avec une tôle et dans laquelle il y avait 6 enfants âgés de 2 à 10 ans. Le bénévole avec moi en a pleuré ! », raconte Alice, tout aussi émue.
parmi les soixante bénévoles. / ©Documents remis
Entre vies sauvées et leçons de vie
Au-delà de la reconstruction, Alice participe à des missions sanitaires d’urgence. Avec le SAMU local, elle intervient sur des accidents de la route et assiste même un accouchement en ambulance. « Une jeune femme de 20 ans donnait naissance à son quatrième enfant. Heureusement, tout s’est bien passé », confie-t-elle. De retour en France, elle ressent le besoin d’extérioriser cette expérience et publie sur Facebook un poème poignant. Des mots qui résonnent comme un cri du cœur et qui rappellent que l’engagement humanitaire est une mission sans fin. Discrète, courageuse et déterminée, Alice Schiestel incarne une humanité dont nous devrions tous nous inspirer !
Le cri du cœur d’Alice
Sur l’île de Mayotte, un écrin de souffrance,
Où la mer enlace des terres en errance.
Les bangas murmurent des vies en silence,
Sous des toits de tôle et des murs en défiance.
Le soleil brûle, mais la chaleur humaine,
Déploie les cœurs, malgré toute la peine.
Dans ces abris chétifs, on rêve d’envie,
D’un avenir serein, d’une paisible vie.
Quand Chido rugit, emportant les repères,
Les tôles s’envolent, dévoilant la misère.
Parmi les débris, sous un ciel en colère,
La Croix-Rouge surgit, un soutien sincère.
Ces visages gravés, ces instants précieux,
M’ont appris qu’aider rend le monde plus coloré et heureux.
Donner, recevoir, deux actes en miroir,
Des leçons de vie qui gravent mon histoire.
De retour, en métropole, la mission perdure,
Car ces cœurs brisés sont une âme pure.
Nos mains unies reconstruisent l’espoir,
Notre volontariat combat le noir.
Dans le chaos, sous le cyclone impitoyable,
L’humanité survit, puissante et inaltérable.
