Il y a quatre ans, Mazda brisait une malédiction qui l’accablait en Europe : non, le constructeur japonais n’était pas condamné à vendre éternellement son MX-5 sur le Vieux Continent, sans autre échappatoire. Avec le CX-5, puis le CX-3, la firme d’Hiroshima prouvait alors qu’elle n’avait pas perdu la recette qui a fait le succès de ses productions mythiques. Avec ses roues arrière repoussées le plus loin possible, sa face avant musculeuse et fuselée, sa fiabilité à toute épreuve, son train roulant irréprochable, son équipement riche et son dynamisme enthousiasmant, le CX-3 a rapidement fait forte impression. Le grand frère de la « 3 » s’est écoulé à 160 000 exemplaires à travers le monde, dont 60 000 rien qu’en Europe. Quelque part entre la petite berline surélevée et le SUV, ce crossover urbain s’est imposé comme la référence d’un segment, même s’il n’a pas atteint les mêmes résultats qu’un Renault Captur ou qu’une Peugeot 2008. Maintenant qu’une nouvelle génération de rivaux est là, avec le Kia Niro et le Hyundai Kona, le CX-3 se doit de réagir. La mise en place des normes Euro6d Temp, bien plus strictes que leurs devancières, est l’occasion rêvée d’effectuer une mise à jour salutaire à mi-parcours.
Le choix du style
Les principales nouveautés esthétiques se concentrent sur la face avant. Une nouvelle calandre fait son apparition, caractérisée par les deux grandes lamelles à l’épaisseur variable qui la traversent. La signature lumineuse, notamment à l’arrière, évolue nettement pour un résultat qui gagne en modernité. De nouvelles jantes 18 pouces viennent parfaire un style toujours aussi abouti. À l’intérieur, les modifications sont plus discrètes. On note toutefois la généralisation du frein de stationnement électrique qui permet de gagner de l’espace de rangement.
Même si l’écran central, généreux à l’époque de la sortie originelle, fait aujourd’hui un peu petit, on est toujours aussi séduit par l’ergonomie générale des commandes et la simplicité d’utilisation du poste de pilotage. La compatibilité Apple CarPlay et Android Auto, désormais assurée, est une mise à jour bienvenue. Le régulateur de vitesse intégrant le Stop&Go et l’assistance au freinage en milieu urbain font aussi leur apparition. Le niveau de finition, grande force du CX-3 de 2015, est toujours aussi impressionnant. Reste que l’habitacle du SUV japonais pâtit toujours des choix esthétiques forts pris par les designers nippons. L’espace à l’arrière est toujours aussi réduit, même si ce n’est jamais le grand point fort des modèles de cette catégorie. Le coffre de 350 l, tout juste dans la moyenne du segment, ne permet pas de rattraper un espace à vivre qui aurait mérité de gagner un peu en volume.
Pétri de qualités
C’est le seul véritable reproche que l’on peut faire au CX-3 tant il brille sur tous les autres critères d’importance. À commencer par la qualité de ses moteurs. La mise à jour a été fatale au vieux 1,5 l diesel, incompatible avec les nouvelles normes antipollution. Le bloc a donc entièrement été revu. Sa cylindrée passe à 1,8 l et il profite désormais des avancées technologiques présentes dans le 2,2 l Skyactive-D. Grâce à cette modernisation, le bloc se passe d’un traitement AdBlue tout en répondant à ses obligations environnementales. Il développe désormais 115 ch et dispose d’un couple de 270 Nm. Il est certes moins performant que son grand frère, mais sa souplesse et son dynamisme font merveille.
Côté essence, le 2 l Skyactiv-G est également passé sur la table d’opération. Résultat, une réduction drastique des frottements et la capacité de se passer d’un filtre à particules malgré son injection directe. Un avantage certain par rapport à une concurrence qui a de plus en plus recours à ce type d’artifice. Ce bloc 2 l offre 121 ch et 206 Nm de couple dans sa version de base ou 150 ch et 206 Nm de couple dans sa déclinaison plus musclée.
Ces motorisations mettent une nouvelle fois en valeur l’extraordinaire comportement du CX-3 qui jouit d’une liaison au sol hors compétition. Le SUV japonais est la référence du segment en termes d’agrément de conduite, de dynamisme et d’équilibre. L’agrément mécanique, normes plus strictes obligent, est un peu moins séduisant, parlant davantage à la raison qu’au cœur. Mais la sauvegarde de l’environnement est à ce prix. On se consolera en se rappelant que le CX-3 est l’un des rares modèles de son genre à proposer une version 4×4. Les prix, quant à eux, restent dans la fourchette haute du marché, le CX-3 profitant d’un équipement de série particulièrement riche. Comptez 23 590 € pour la version de base et plus de 30 000 € pour un modèle 4×4 correctement loti.