Kodiaq RS  : Skoda poursuit sur sa bonne lancée

Le Kodiaq est l’une des belles surprises de l’année qui vient de s’achever. Intelligemment conçu, le routier familial de Skoda est, dans le grand raz-de-marée des SUV, celui qui affiche le meilleur rapport qualité/prix. Pour fêter ces débuts prometteurs, SKoda lui offre une version RS plutôt musclée.

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Un peu long à surfer sur la vague naissante, Volkswagen est aujourd’hui le grand acteur du raz-de-marée des SUV qui déferle irrésistiblement sur le monde de l’automobile. De Seat à Bentley, d’Audi à Porsche, les sorties se multiplient quitte à parfois sombrer dans la facilité, comme l’a montré la sortie du Seat Tarraco, un Tiguan Allspace rapidement rebadgé. Il faut dire qu’à part ce léger faux pas, le groupe VW multiplie les sorties réussies. Et ses filiales étrangères sont aux premières lignes. Seat s’est distingué grâce à son Ateca et à son Arena de très bonne facture. Le petit-cousin tchèque Skoda, quant à lui, traverse un nouvel âge d’or avec des propositions unanimement saluées. Fort de cet engouement, Volkswagen prend même les devants en proposant des versions sportives de ses SUV phares, là où la concurrence reste encore discrète. On pense à la création de la marque Cupra, auparavant département sport de Seat, qui a ouvert les hostilités avec une version bodybuildée de l’Ateca. Belle réussite de Skoda, le Kodiaq emboîte le pas à son cousin ibérique avec une version RS plutôt musclée.

Monsieur Plus

Pour ne pas venir empiéter frontalement sur le terrain de jeu de Cupra, le Kodiaq RS fait un choix plutôt surprenant en cette période mouvementée : il est allé piocher le gros diesel 4-cylindres biturbo 2 l de 240 ch dans la banque d’organes du groupe. Cupra avait tourné le dos au gasoil en misant sur un 4-cylindres essence de 300 ch. Il s’agit du même moteur que le Tiguan Allspace haut de gamme, retiré du catalogue français du constructeur allemand à cause de son malus rédhibitoire. C’est le bloc le plus puissant jamais monté sur une production Skoda.

Petit clin d’œil marketing, les équipes de Skoda sont allées mettre à l’épreuve le Kodiaq RS sur le célèbre circuit de Nurbürgring. Le SUV tchèque a mis 9 minutes et 30 secondes pour boucler le tour, soit le record pour un crossover offrant sept places. Bien sûr, les gros SUV Premium ne font qu’une bouchée du Kodiaq, mais aucun n’avait eu l’idée de faire homologuer son record sur la boucle germanique. Un détail pas si anecdotique que cela : le Kodiaq est le seul SUV non-premium à offrir de telles performances.

Certes, avec son ticket d’entrée à 50 300 €, il s’agit du modèle le plus cher jamais vendu par Skoda, mais on est loin des tarifs requis par les grands noms du segment. La marque tchèque n’a d’ailleurs reculé devant aucun sacrifice pour soigner son vaisseau amiral et a vu les choses en grand. Les jantes de 20 pouces sont, par exemple, les plus imposantes jamais montées sur une voiture arborant son écusson. Il en va de même pour les boucliers avant et arrière démesurés. Rien n’a été fait pour alléger le style du Kodiaq, déjà très imposant. Mais c’est aussi sa carrure de Panzer qui en fait le charme.

L’équipement reste l’un des grands points forts de la proposition. Le Kodiaq RS dispose d’une boîte double embrayage et d’une suspension à amortissement piloté de série. Les sièges baquets, d’un confort bluffant, sont aussi de la partie, tout comme un grand nombre de petites touches ici chromées, là rouges (étrier de frein ou catadioptre reliant les phares arrière) ou encore d’un noir profond (calandre, surpiqûres et alcantara). Aucun, doute le Kodiaq RS a du charisme à revendre.

Une certaine poigne

Comme la version de base, le Kodiaq RS séduit par les petites attentions qu’il réserve au conducteur et à ses passagers. Comme de coutume chez Skoda, les designers ont pensé au confort de vivre et le Kodiaq dispose de tout un lot de rangements malins et pratiques. On appréciera le parapluie dissimulé dans la contre-porte du conducteur, les appuis-tête arrière enveloppants couplés à des couvertures (en option) ou encore les protections plastiques des arêtes de porte qui se déploient automatiquement à l’ouverture.

Le coffre, avec ses 720 l – soit un record pour la catégorie –, trahit ce sens inné de l’accueil. Côté technologies, trafic, météo, appel d’urgence automatique, musique en streaming via Spotify, implantation de Google Street et Google Earth, recharge de smartphone par induction, commande à distance du GPS, etc., la dotation est riche et innovante.

Au volant, les bonnes impressions initiales ne sont pas ternies. Malgré ses 2 tonnes à vide, le Kodiac s’ébroue avec vigueur et dynamisme. On regrette simplement que Skoda ait un peu trop forcé sur le renforcement audio artificiel des sonorités du moteur. Mais les bonnes dispositions routières du Kodiaq RS font vite oublier cette petite faute de goût. Le bloc de 240 ch ne transforme pas le SUV tchèque en roi de la piste, mais les accélérations sont puissantes. Le 0 à 100 km/h est bouclé en 6,9 s. et la vitesse maximale de 220 km/h est atteinte avec entrain.

Ces nouvelles dispositions mettent en valeur le train roulant du Kodiaq, littéralement rivé au sol grâce à sa transmission intégrale. Même dans les courbes son surpoids ne se fait pas sentir. Skoda poursuit son sans-faute.