C’est fou comme notre société a fini par s’autocentrer. Tête baissée sur nos smartphones, la vie défile autour de nous comme un mauvais film que l’on suivrait d’un œil sans vraiment tout comprendre. Les algorithmes nous renforcent dans nos opinions et les avis sont de plus en plus tranchés, sans discussion. Et cette impression, toujours plus forte, que le monde ne tourne pas rond, que tout va mal, que tout le monde fait la gueule.
Il suffirait qu’on lève tous un peu nos yeux. Pour croiser ceux des autres. C’est quand la dernière fois que vous avez dit ‘bonjour’ en croisant quelqu’un devant la boulangerie, même sans le connaître ?
Vous êtes en voiture : laissez passer la personne qui attend au passage piéton, elle vous fera un petit sourire, vous lui rendrez, et votre journée aura un petit rayon de lumière en plus. Vous entrez dans un magasin, regardez si quelqu’un arrive derrière vous pour lui tenir la porte. Un petit merci, tout le monde est content, et la jauge de positivité réaugmente.
Une goutte de positivité
On ne fera pas le monde des Bisounours en un éclair, mais comme pour l’environnement, c’est en accumulant les petits gestes qu’on pourra faire quelque chose, tous ensemble. Juste un peu de bienveillance en fait, sans toujours penser à soi, uniquement à soi. Comme cette chronique, votre geste sera une goutte d’eau, mais c’est avec plein de gouttes d’eau qu’on fait un petit ruisseau rafraîchissant et plein de vie.
L’humoriste Fabrice Eboué l’a très bien souligné dans un de ses sketches, et on le retrouve encore dans les club-houses et les derniers PMU qui subsistent par chez nous :
quand on n’est pas d’accord – et on a le droit de ne pas être d’accord – on peut aussi discuter, débattre, sans s’insulter. Alors on peut aussi admettre la position de l’autre, son ressenti, parce que nous avons tous des histoires différentes. Ça restera notre ami, et on prendra plaisir à se retrouver autour d’une bière. Parce qu’en Alsace, même sans être une terre de rugby, on sait l’importance du demi d’ouverture.