Renault Mégane RS Trophy : la quintessence sportive

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Renault Mégane RS Trophy

Après une version RD enthousiasmante, Renault pousse une nouvelle fois sa Mégane dans ses retranchements.

En 2008, la Renault Mégane RS ajoutait une nouvelle page à l’histoire glorieuse du sport automobile français en allant enregistrer un record sur le redoutable anneau du Nürburgring, référence absolue des pistards du monde entier. Le tour de force était majeur : une compacte grand public génétiquement modifiée était parvenue à rabattre le clapet de véritables sportives génétiquement pures ! De quoi donner des idées à la concurrence qui n’a
pas hésité à s’engouffrer dans ce nouveau créneau. Honda Civic Type R, Seat Leon Cupra, Ford Focus RS, Hyundai i30 N : la formule a fait des émules et les élèves sont parvenues, au fil des ans, à dépasser leur maîtresse. Au printemps dernier, la quatrième génération de la Mégane accueillait, en guise de réponse, une nouvelle déclinaison sportive à même de reprendre son bâton de pionnière. Au menu d’alors, un bloc-moteur 1,8 l turbo de 280 ch développant 390 Nm de couple, deux châssis Sport et Cup, le choix entre une boîte manuelle et une transmission EDC à six rapports ou encore les roues arrière directrices avec la technologie 4Control. Le résultat était alors à la hauteur des attentes, même si le poids important de la Mégane de base handicapait encore un peu cette version bodybuildée. Renault n’avait pas dit son dernier mot et dégaine aujourd’hui la déclinaison Trophy, stade ultime de l’évolution sportive de la compacte française.

LA MÈCHE EST DITE
Il ne manquait pas grand-chose à la RS de base pour faire partie des meilleures pistardes de sa génération. Juste, une petite étincelle, une simple mèche, pour faire partir la véritable explosion. Pour y parvenir, la Trophy ne conserve que le meilleur de la proposition initiale. C’est donc le châssis Cup qui est retenu avec différentiel autobloquant, amortisseurs affermis de 25 %, ressorts durcis de 30 % et barres antiroulis raidies de 10 %. Les disques avant
(bi matière de série) accueillent des rainures et le silencieux d’échappement intègre un clapet actif pour, à la fois, chatouiller les oreilles et booster les performances. Sous le capot, le bloc gagne 20 ch et 10 Nm (boîte manuelle) ou 30 Nm (boîte EDC) de couple. Il faut ici s’attarder un peu sur la prouesse technique réalisée par les ingénieurs de Renault.

Le savoir-faire du constructeur français en matière de sport automobile n’est plus à démontrer. Il a toutefois dû composer avec les nouvelles normes antipollution qui ont imposé l’adjonction d’un filtre à particules. La mise en place d’un turbo plus important, monté sur roulements à billes en céramique, a permis d’absorber cette injonction sans grever les performances. Lors d’une opération identique, la Peugeot 308 GTI et la Seat Leon Cupra ont perdu entre 7 et 10 ch.

DE L’ASPHALTE AU PETIT DÉJEUNER
Dès les premiers tours de roue, le travail réalisé par les petites mains de Renault Sport fait mouche. La RS de base souffrait d’un petit coup de mou au-delà de 5 000tr/min : le 1,8 turbo et ses 300 ch est parfaitement linéaire et offre une poussée constante et ô combien virile jusqu’à 7 000tr/min. Le 0 à 100 km/h est bouclé en 5,7 s, plaçant la sportive du Losange en tête du peloton des compactes racées.
La Mégane Trophy se fait également plus mordante dans les courbes. Le châssis absorbe à merveille le surcroît de puissance et la direction est d’une précision diabolique. Il faudra toutefois passer par un petit temps d’adaptation au dispositif 4Control. Les roues arrière braquent à l’opposé du train avant jusqu’à 60 aux 100 km/h selon le mode de conduite sélectionné et dans le même sens au-delà. Les sièges baquets Recaro en option permettent de faire littéralement corps avec le châssis et d’en ressentir tout le dynamisme de manière quasi organique. En dehors des circuits, la Mégane RS Trophy fait preuve d’une excellente polyvalence que ne vient en rien gâcher un intérieur soigné, majoritairement en Alcantara. La Mégane RS Trophy 300 s’affiche à 43 600 € en boîte manuelle et à 45 400 € en automatique EDC, soit 6 000€ de plus que la RS de base. C’est toutefois un coût à relativiser puisque la
dotation intègre des équipements qui étaient alors optionnels : le châssis Cup et jantes 19’’
(1 500€), les disques de frein bi-matière (700€), la sellerie en Alcantara (1 500€), l’affichage
tête-haute (400€), le système audio Bose (600€) et le RS Monitor (250€). L’écart est à l’arrivée de 1 050€. Il faudra compter 1 200€ de plus pour les sièges baquets Recaro et
2 000€ pour des jantes Fuji Light plus légères, montées en Bridgestone Potenza S007. Hélas, le malus écologique de 8 173€ vient ternir cette formule plus qu’attrayante.
La sportivité, même pensée dans un esprit grand public, devient un luxe.

FICHE TECHNIQUE Renault Mégane RS Trophy 2019
Moteur : Essence, 4-cylindres turbo.
Cylindrée : 1 798 cm3
Puissance : 300 ch
Couple : 400 Nm
Dimensions : 4,36 m x 1,88 m x 1,43 m
Empattement : 2,67 m
Volume de coffre : 384 l à 1 247 m
Capacité du réservoir : 50 l
Poids : 1 419 kg
0 à 100 km/h : 5,7 s
Vitesse maximale : 260 km/h
Consommation Mixte : 8 l/100 km
Rejets de CO2 : 183/km
Malus : 8 173 €