C’est d’abord une photo postée sur les réseaux sociaux qui a retenu l’attention. Sofiane Jung-El Hamlili y pose de dos, vêtu d’un pull bleu floqué d’une phrase qui résonne comme une punchline : « Peu importe où je vais, Haguenau sera toujours ma maison ». « C’est un cadeau », sourit le jeune homme. « J’ai fêté mes 24 ans récemment et pour la personne en question, qui me connaît bien, c’était évident de m’offrir ce pull », explique l’étudiant en droit. Avant la crise sanitaire, il avait un job étudiant dans la restauration. Depuis le deuxième confinement, il est au chômage.
« Je me suis beaucoup engagé sur les problématiques qui touchent les restaurateurs et les commerçants de proximité », explique-t-il. Un engagement logique pour celui qui affirme devoir beaucoup à Haguenau. « J’étais au lycée ici. C’est une ville qui m’a adopté alors que mes parents étaient en pleine séparation. Haguenau m’a vu grandir et devenir adulte », confie Sofiane Jung-El Hamlili. Plus jeune, il s’est intéressé aux enjeux environnementaux : un « péril important », une « préoccupation majeure du début du siècle pour ma génération », assène-t-il.
Les récents articles sur la qualité de l’eau de la Moder l’ont fait réagir.
« Cela pose la question de l’attrait de l’eau », affirme le jeune homme.
Il plaide pour un réaménagement du centre-ville, moins bétonné, à l’image de la Petite Venise de Colmar. Il est aussi à l’origine d’une pétition lancée en février contre la fermeture de la ferme pédagogique du Sonnenhof. La structure qui emploie des travailleurs en situation de handicap devrait abandonner son activité agricole, une décision « totalement incompréhensible », arguait Sofiane Jung-El Hamlili à Maxi-Flash début mars. Mais ce n’est pas tout : le jeune Haguenovien évoque également la dangerosité de la route de Strasbourg. « En tant que cycliste, je me suis fait renverser deux fois. On pourrait imaginer une longue piste cyclable tout le long de cette voie qui traverse tout Haguenau ».
Premier flirt
« M’engager dans la vie de la cité était évident, car la démocratie locale ne se décrète pas », poursuit-il. Le pull bleu revient dans la discussion : « Cette ville m’a apporté mon éducation, mon premier flirt, mon premier amour, tant de souvenirs… ». Fier de son patrimoine historique et de ses atouts, il conclut : « Mon engagement dans l’écologie exprime tout l’amour qu’on peut porter pour une ville où on se sent clairement chez soi. C’est ma maison ».