Pour vous Saverne, c’est l’histoire d’une vie, n’est-ce pas ?
Stéphane Leyenberger : Oui. Mon histoire avec Saverne remonte à ma naissance. J’ai eu la chance de naître dans cette belle ville il y a 51 ans. Lors de mon parcours, je lui ai fait quelques infidélités le temps de mes études notamment, où j’ai eu l’occasion de découvrir la vie parisienne, mais aussi au début de ma vie professionnelle et familiale. Avec mon épouse, en tant que jeunes mariés, nous avons vécu six ans à Strasbourg. Mais je suis vite revenu à Saverne ! Depuis trente ans, je travaille au sein du Conseil de l’Europe. Actuellement, je m’occupe de la lutte contre la corruption au sein du GRECO (Groupe d’États contre la corruption). C’est toujours mon activité professionnelle que je continue d’exercer aujourd’hui, même si c’est à temps partiel compte tenu de mes fonctions municipales.
Vos fonctions municipales, parlons-en. Votre accession au plus haut poste municipal était quelque peu particulière, n’est-ce pas ?
SL : Tout à fait. En 2013, alors que je n’étais qu’adjoint à la culture depuis cinq ans, le maire Émile Blessig approchait de la fin de son mandat. Malheureusement, avant d’y arriver, il a été contraint de démissionner pour des raisons de santé. Après délibération, le conseil municipal m’a élu maire en remplacement. L’année d’après, lors des élections municipales de 2014, j’ai formé une liste et j’ai remporté l’élection. Devenir maire de sa commune, c’était quelque chose de très enthousiasmant. J’ai rapidement mesuré le poids des responsabilités. Je ne m’attendais pas à le devenir aussi rapidement et dans ces circonstances particulières, mais j’étais prêt, et j’en avais envie. J’avais à l’esprit que nous avions une ville tout à fait à part. Je le dis encore aujourd’hui, mais je pense que ce slogan la représente bien : c’est une ville qui a tout d’une grande, mais avec les avantages d’une petite.
Avec presque dix années de recul, quelle a été votre première réalisation marquante lors de votre accession à la mairie de Saverne ?
SL : La première grande décision que nous avons prise, c’est de lancer le chantier de la place du Général de Gaulle, devant le Château des Rohan. C’était un chantier important, qui a modifié en partie la physionomie de notre ville. Ainsi, le centre-ville a été en travaux pendant presque un mois et demi. Nous avons vraiment créé un cœur de ville qui n’existait pas à ce moment-là. Avant, la place était un parking cabossé où stationnaient certains véhicules, avec deux bars qui vivotaient. Aujourd’hui, trois terrasses permettent aux Savernois, aux curieux ou aux touristes de passage, de se poser. En 2016, lors de la finale de l’Euro de football, plus de 7 500 personnes s’y étaient réunies, autour d’un écran géant.
Dans votre programme et diverses interviews, renforcer l’attractivité de Saverne et maintenir du flux au centre-ville ont toujours été vos combats principaux. Où en êtes-vous aujourd’hui ?
SL : C’est un défi pour les villes moyennes. Nous souhaitons que la rue soit joyeuse, qu’il y ait du monde qui s’y balade. Pour cela, nous avons créé un transport en commun gratuit et 100 % électrique : la navette e-lico. Elle est cadencée à la demi-heure et circule du lundi au samedi, de 7h à 19h. L’idée est de permettre à tout le monde d’accéder facilement au centre-ville et aux différentes institutions. À côté, nous avons continué à restructurer le centre-ville en réalisant le quai du Canal, par exemple, mais aussi en développant le port de plaisance, à tel point qu’il est devenu le troisième port fluvial le plus fréquenté de France. Nous avons réveillé la belle endormie. Aujourd’hui, je me permets un petit clin d’œil : nous sommes presque la ville qui ne dort jamais.
Vous voulez faire de Saverne une ville qui bouge. L’été s’annonce particulièrement intense. Qu’est-ce qui est prévu ces prochains mois ?
SL : L’été est un moment tout particulier pour vivre la convivialité à Saverne. En juillet, il y aura le festival des Alpagas Bleus. Début août, nous accueillerons un concert décentralisé du festival Au grès du jazz de La Petite-Pierre. Pour l’occasion, Rhoda Scott viendra des États-Unis, aux côtés de plusieurs choristes, pour se produire dans le parc du Château des Rohan. Fin août, il y aura aussi la Fête de la bière. Je vais encore être chauvin, mais ce rendez-vous est devenu le plus grand de France l’année dernière avec plus de 47 000 participants sur les trois jours. En dehors de ça, il y aura aussi des rendez-vous réguliers tout au long de l’été. Il y a les jeudis du port, par exemple, qui permettent aux Savernois de profiter chaque semaine de concerts gratuits.
Le festival des Alpagas Bleus est un travail conjoint entre plusieurs acteurs, n’est-ce pas? Où en êtes-vous, à quelques semaines de la manifestation ?
SL : Oui, il incarne la volonté commune de la ville de Saverne, de notre comité des fêtes et de Produc’Son de créer un grand festival de musique à Saverne. J’ai conscience que notre parc du Château est un site particulier. La façade néoclassique du Château des Rohan en grès rose des Vosges est un décor somptueux. Nous voulons la mettre en lumière à travers un festival de musique qui rassemblera familles et amis. Nous souhaitons créer un rendez-vous incontournable de l’été pour la région, l’Alsace du Nord, mais aussi tous ceux qui se situent au-delà, comme nos amis lorrains. Cette volonté se retranscrit dans notre programmation de qualité. Elle donne le ton, avec de la chanson française et populaire. Le festival réunira toutes les générations. Il y en aura pour tout le monde, de 7 à 77 ans. Du côté des réservations, nous sommes confiants. Nous venons de boucler la phase de prévente, avec des tarifs préférentiels. Il nous reste encore quelques semaines de communication. Il y a encore du boulot et du potentiel.
L’info en plus
Le festival des Alpagas Bleus se tiendra les 20, 21 et 22 juillet au Château des Rohan de Saverne. Claudio Capéo, Les Fatals Picards, Chiloo et d’autres groupes comme Mes souliers sont rouges, Trois cafés gourmands, L’Officine du gueux et La petite fumée seront présents. Infos sur www.festival-lesalpagasbleus.fr