Les costumes alsaciens sur mesure, à la vente et à la location, des fournitures, des idées cadeaux et des accessoires contemporains : c’est l’univers traditionnel d’Anne Wolff à la Maison Bossert. Elle qui a appris la couture « sur le tas », fait « les choses les plus simples sans avoir à couper, les jupes, tabliers, chemises, collerettes, coiffes et plastrons. Deux tailleurs en sous-traitance m’aident pour les corselets, les vestes, les costumes, ainsi que Jean-Luc Neth ».
C’est d’ailleurs lui qu’Anne a rencontré dans le groupe de danse folklorique de Souffelweyersheim, et en tant que grand collectionneur de costumes alsaciens, il l’a confortée dans son orientation. Alors en master d’histoire de l’art, elle fera un passage au musée Unterlinden de Colmar, avant de s’apercevoir que « les arts et traditions populaires, et notamment les costumes, [l]’intéressent ».
D’après ses souvenirs, l’enseigne « était une mercerie en 1825, elle a changé plusieurs fois de propriétaire, et les Bossert l’ont acquise dans l’entre-deux-guerres. En 1945, Mr Stein l’a rachetée et s’est installé quai Turckheim, puis en 2010, le groupe Kroely automobiles a évité la fermeture et m’a embauchée ». Anne peut alors s’exprimer pleinement dans cet environnement : « Quand on fait de l’histoire de l’art, on étudie des sources, mais quand on met des costumes, cela procure une source de connaissance supplémentaire. Le poids, le plastron qui nous fait nous tenir autrement, cela permet de se mettre à la place des gens ». De même en cousant, elle s’est rendu compte que le travail des pièces du dessous, « un métier de seconde classe à l’époque », était dévalorisé : « La chemise, le blanc, le col, sont le plus technique, le plus long ».
La médaille du tourisme
Un engagement au service de l’Alsace remarqué puisqu’Anne Wolff s’est vu remettre une médaille de bronze du tourisme en avril dernier : « C’est une reconnaissance de l’effort accompli, estime-t-elle. Surtout ces dernières années, c’est compliqué dans le textile en Europe, il faut lutter pour trouver de la toile de coton blanc par exemple, et les prix augmentent, les gens ne veulent plus venir à Strasbourg, la vente par internet et en zones commerciales a pris le dessus sur les boutiques… »
Malgré la conjoncture, c’est la diversité des services proposés qui lui donne le sourire, comme alimenter le fonds du musée de Bouxwiller, ou proposer des vêtements modernes. Fabriqués par l’atelier Du côté de chez Souen à Altkirch, le contemporain chic rencontre les traditions pour durer.