Par ce beau jour d’été, Marie qui n’a pas randonné depuis de nombreuses années a décidé de suivre Claude son mari, guide expérimenté, au cœur de la haute montagne.
Marie-Pierre, l’aînée des quatre enfants, sent quelque chose lui échapper dans ce départ… Qu’importe, les quatre enfants vont passer cette journée seuls et donner libre cours à leurs envies et à l’insouciance de l’enfance. Pourtant, lorsque la tempête vient balayer le ciel et la terre, l’heure n’est plus aux réjouissances et l’inquiétude grandit à mesure que les heures passent. Au matin, les parents ne sont pas rentrés. Ils ne rentreront jamais. Nous sommes en août 1970 et de ce jour maudit, chacun des enfants espérera à sa façon voir la silhouette des parents réapparaître.
Une vie à désirer qu’un beau jour tout s’explique et dans cette attente continuer le chemin avec ce que la disparition a cristallisé en chacun. Quatre orphelins, les enfants d’une famille qui n’existe plus. Durant 50 ans, on va suivre l’itinéraire de ces survivants, marqués à vie par le drame de ce beau jour. 50 ans d’une vie à bâtir où l’on voit à mesure des années qui passent la fratrie se scinder dans des choix de vie opposés, chacun tentant de pallier l’absence à sa façon. Et de ces quatre enfants, autrefois si soudés, vont se dessiner des stratégies de survie et de consolation brouillant le dialogue et les relations. Chacun s’engouffrera dans ses choix comme la seule vérité possible, pour faire face à cette montagne qui dans sa toute-puissance obnubile par le secret qu’elle détient.
Il y a une justesse dans ce récit tant au niveau du travail des personnages que dans la narration qui embarque le lecteur. Chacun fait face au drame comme il peut, avec ce qu’il est, mais certaines traces demeurent indélébiles et cette histoire ouvre un retour sur nos propres vies et sur ce qu’elles contiennent en sourdine. Alors on tourne les pages furieusement, car on veut savoir. Y a-t-il un apaisement possible pour ceux dont le cœur a été ravagé ?