C’est bientôt l’Alsace Fan Day, j’ai dit à ma voisine l’autre jour au moment où je sortais les knacks de la casserole.
Je m’étais bien habillé pour l’occasion, une fois n’est pas costume, elle avait accepté mon invitation, et c’était un peu ma fête aussi, mon Alsace Fan Day à moi tout seul. J’avais acheté toute la gamme de produits Alélor, des bretzels Boehli, les meilleures bières de Meteor, un munster frais, un morceau de presskopf de 500 grammes, des cervelas garnis de gruyère et bardés de tranches de lard et trois bonnes paires de saucisses de mon poto boucher fabriquées en Alsace sans aucun doute (jamais deux sans toi, il m’a dit). J’étais armé. Sans en attendre rien, mais pour le plaisir.
Je la regardais tremper sa knack chaude dans le raifort, et je me disais qu’elle est belle ma voisine. Sans même aller plus loin, mais pour le plaisir. J’ai souri, simplement, j’ai pris mon temps de refaire de l’homme que j’étais un enfant. Elle m’a ébloui, pour le plaisir. C’était dingue, car j’avais pendant des mois trimé comme un fou, et ce soir-là j’ai tout claqué d’un seul coup. Je ne courais plus, je ne comptais plus, je prenais la vie du bon côté, pour le plaisir.
C’est quand Herbert Léonard a essayé de m’embrasser que je me suis réveillé. Dans la casserole, ma paire de knacks était prête à tout pour me faire oublier qu’ici dans notre immeuble c’est Ma voisine Fan Day tous les jours. Une fois n’est pas coutume, j’ai repris une bibine et j’ai fait contre mauvaise fortune décapsuleur.