Volkswagen a mis du temps à croire à l’électrique. Le spécialiste du diesel, qui est allé un peu loin dans les manipulations génétiques, a longtemps tourné le dos à la fée électricité avant d’être séduit par ses charmes incomparables. Il faut dire que le groupe risquait de subir de plein fouet les restrictions européennes sur les émissions et avait besoin de se refaire une réputation après le « dieselgate ». L’union semblait inévitable.
Pas étonnant, alors, de voir que le constructeur allemand a décidé d’investir massivement dans les énergies alternatives aux carburants fossiles en lançant un plan d’investissement d’une vingtaine de millions d’euros sur les cinq années à venir, dont la moitié dédiée à l’électricité. Jusqu’à présent, l’offre électrique de VW se cantonnait à une e-Up ! et à une e-Golf. Deux modèles nés thermiques et convertis, bon gré mal gré, sur le tard.
L’ID3 sera ainsi la première voiture du groupe entièrement pensée autour de l’électricité. Une proposition que Volkswagen a voulue pragmatique et abordable afin d’en faire un modèle de masse.
Droit au but
La nouvelle venue s’articule autour de la plateforme dédiée MEB, spécialement conçue pour accueillir les véhicules zéro émission de la marque. Le moteur est placé à l’arrière, ce qui en fait une propulsion, et les batteries sont positionnées sous le plancher, ce qui a le double avantage d’abaisser le centre de gravité et de ne pas réduire l’habitabilité ni la capacité d’emport. Le format est proche de celui de la Golf avec ses 4,26 m de long et son 1,80 m de large. La hauteur (1,55 m) et l’empattement (2,77 m) sont cependant bien plus importants (+6 et +15 cm), ce qui éloigne l’ID 3 de la berline et la rapproche du monospace futuriste.
La silhouette ne relève pas d’une lubie de designer visionnaire : c’est bien l’aérodynamisme qui a dicté l’apparence de la berline. Les volumes ont été tracés en soufflerie. Par exemple, le béquet de toit, d’une taille respectable, optimise la traînée. Les bas de caisse allègent toutefois visuellement un ensemble un peu pataud. À l’arrière, le hayon, tout de noir laqué, façonne l’unité visuelle en donnant l’impression que les vitres latérales et la lunette arrière sont au même niveau, comme sur le nouveau Peugeot 2008. Un stratagème qui donne à l’ID 3 des faux airs de BMW i3, sa principale concurrente.
À l’intérieur, on est surpris par l’espace offert par la berline. On se croirait dans une Passat ! Les grandes vitres et l’avancée du pare-brise renforcent cette impression d’espace. L’ambiance est bien différente que dans un modèle thermique. La présentation n’a par exemple rien à voir avec celle de la dernière Golf 8. Tout, ici, fait dans le minimalisme, à l’image de la console centrale qui est inexistante. Un grand écran tactile de 10 pouces trône simplement sur la planche de bord à quelques centimètres de l’instrumentation digitale. C’est épuré et élégant. De nombreux rangements et branchements (USB-C) sont présents dans cet intérieur particulièrement bien pensé. Le coffre affiche généreusement 380 l, ce qui est un bel exploit étant donné que le moteur est situé à l’arrière. C’est quasiment aussi bien qu’une Golf 8.
Plusieurs choix au menu
Ce dispositif électrique se déclinera en deux versions lors de son lancement en juin 2020. L’une développant 150 ch et l’autre 204 ch, pour une seule valeur de couple de 310 Nm. Trois capacités de batterie seront au catalogue : 45, 58 et 77 kW. De quoi parcourir respectivement 330, 420 et 550 km. Une sacrée performance qui renvoie aux oubliettes de l’histoire les critiques sur l’autonomie limitée de l’électrique. La vitesse est toutefois bridée à 160 km/h. Les prix s’échelonneront autour de trois paliers en fonction de l’autonomie : 30 000 €, 40 000 € et 50 000 €, hors bonus. Ce qui reste tout de même assez élevé, comparativement à une Zoé ou à une Leaf. Reste que la proposition demeure intéressante et que les chiffres de vente seront à scruter de près pour savoir si l’électrique est mûre pour passer à un autre échelon.