Maxi Flash : Quelle est l’idée de départ de cet ouvrage autobiographique ?
Willy Hahn : Je vis souvent des situations particulières, des choses « peu ordinaires » qui n’arrivent pas aux autres. Des rencontres ou des péripéties avec ma voiture par exemple. Au fur et à mesure, j’ai eu envie de les compiler. J’ai commencé il y a une dizaine d’années et ça sommeillait tranquillement dans mon ordinateur. De temps en temps, je publiais des anecdotes sur Facebook sur la page Les Carnets d’Aïcha, histoire de régaler mes amis. Régulièrement, on me faisait des retours comme « vous devriez faire un livre » ou « vos histoires sont super, on en veut d’autres ». Mais entre écrire une histoire une fois de temps en temps et écrire un livre, il y a une marge.
Ou une marche à gravir ! Comment vous y êtes-vous pris ?
En septembre 2020, je me suis accordé une semaine d’écriture. Je me suis retiré dans un endroit qui s’appelle Les Lettres de mon moulin à Obermodern. J’ai réécrit ce que j’avais déjà produit, j’en ai écrit des nouveaux et j’ai adapté les textes pour l’édition. Tout s’est bouclé un an plus tard. Le temps de l’intégrer dans un planning de publication de l’éditeur et de faire l’impression.
Ce livre illustre aussi la relation particulière entre les commerçants de proximité et leurs clients…
Souvent dans les commerces, comme chez le coiffeur par exemple, les gens s’épanchent. Dans une librairie, il y a un lien encore plus évident. Les gens ont tendance à se confier, rien qu’en commandant des livres. Si un homme me commande trois livres sur le droit de succession, c’est qu’il s’est passé quelque chose dans sa famille. Sans le vouloir, je suis le témoin de leur histoire. C’est ce qui me plaît dans ce métier et c’est ce que j’essaie de restituer dans ce livre. Les lectures en disent très long sur les lecteurs, sans doute beaucoup plus que leur manière de se présenter, de s’habiller ou même de dire bonjour.