dimanche 24 novembre 2024
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Thierry Desaules, L’écriture au ventre

Sa vie, c’est l’écrit. Biographe d’Indochine, de placebo ou de The Cure, romancier, rédacteur, correcteur, et maintenant auteur de polar avec « Rougemont ». Thierry Desaules a écrit un premier thriller aux accents scientifiques et fantastiques, drôle et effrayant à la fois. Le nouveau livre du Strasbourgeois, son huitième, est sorti aux Éditions du Bastberg, et il paraît que la peur viendra de l’eau.

Comment êtes-vous arrivé à l’écriture ?

À la base, je voulais devenir styliste, mais je me suis vite rendu compte que le milieu de la mode n’était pas du tout ma tasse de thé. J’ai commencé à écrire des nouvelles pour un magazine gay, ensuite elles sont devenues un roman. Comme je connaissais bien Nicolas Sirkis d’Indochine à l’époque, je lui ai proposé d’écrire une biographie avec une analyse des textes et tout s’est enchaîné. Je crois que l’écriture était là depuis le départ. J’ai toujours beaucoup lu, je me suis toujours intéressé à ça, j’aimais bien cette idée d’introspection, de pouvoir développer des situations complètement dingues.

Comment s’est faite la rencontre avec les Éditions du Bastberg ?

J’étais publié par les Éditions du 38 pour mes romans contemporains et depuis longtemps j’avais très envie d’écrire un thriller, mais je n’avais pas de sujet. Un soir, en regardant un documentaire, l’idée m’est venue et j’ai commencé à travailler dessus. Il se trouve que mon associée dans ma société de rédaction à Strasbourg dédicaçait son livre à Colmar et qu’elle a rencontré Philippe Krauth, des Éditions du Bastberg. Elle lui a parlé de moi, on s’est rencontré, il a lu mes quatre premiers chapitres et l’aventure a commencé. C’est une maison qui est reconnue pour le thriller, ça met un peu la pression.

Écrire un thriller, c’est complètement différent ?

Oui. D’habitude je n’écris jamais avec un plan. Je sais d’où je pars et où je vais aller et je me laisse porter, alors qu’avec un polar il faut placer des fausses pistes, il faut que ce soit cohérent, il faut un plan. C’est passionnant, mais plus compliqué.

C’est un thriller aux accents scientifiques et fantastiques, drôle et effrayant en même temps. Comment conjuguer ses quatre adjectifs dans un seul livre ?

Au départ, je ne voulais pas que ce soit drôle, mais mon héros a 19 ans, il fait partie d’une famille complètement dysfonctionnelle, il les déteste tous. Quand je le faisais raconter ses parents, il était absolument odieux, et cela me faisait marrer. J’étais un peu inquiet parce que je me disais qu’un thriller ne pouvait pas être drôle, et en même temps je n’arrivais pas à l’écrire autrement. Quand mon éditeur m’a dit que cela fonctionnait, j’ai été rassuré. Pour le côté scientifique, j’ai travaillé avec un professeur. J’avais besoin de l’aide d’un bactériologiste. Je lui ai demandé s’il pouvait m’aider à tuer des gens, il a dit oui, nous avons beaucoup ri. C’est quelqu’un qui passe son temps à sauver des vies et quand je relisais nos échanges de mails, je me disais que si la police tombait dessus, hors contexte, on risquait gros.

Vous parliez de l’histoire, il s’agit d’une famille extrêmement dysfonctionnelle, qui se rend à un mariage, et ?

Cette famille va faire une halte dans le Doubs. Pendant le trajet, il se passe plein de choses bizarres et à partir du moment où elle est arrivée à Rougemont, les choses vont partir en vrille. Et même un peu plus. 

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