Depuis le 4 janvier et l’annonce de sa nouvelle politique de gestion des données, des millions d’utilisateurs ont quitté WhatsApp, propriété de Facebook depuis 2014. L’application revendiquait deux milliards d’utilisateurs dans le monde en février 2020, la plaçant n°1 des systèmes de messageries ins-tantanées sécurisés dans le monde. Comme ses concurrents, WhatsApp utilise un système de cryptage « End-to-end », ce qui signifie que seules les personnes qui communiquent peuvent lire les messages échangés. Jusqu’alors dissociées de l’écosystème Facebook (Instagram et Messenger), les données des utilisateurs de WhatsApp (à l’exception du contenu des messages) seront désormais exploitées pour du ciblage commercial sur Facebook.
WhatsApp fait face à un exode
Par le passé, Facebook a déjà procédé à de multiples modifications controversées de ses conditions générales d’utilisation, mais avec WhatsApp, ça ne passe plus. Aux États-Unis, les applications de chat instantané
« Signal » et « Telegram », deux concurrents directs du groupe californien sont en tête des téléchargements dans l’App Store et le Play Store de Google. L’expert en chiffrement et lanceur d’alerte Edward Snowden a déclaré qu’il s’agissait là de « la plus grande migration d’une messagerie sécurisée à une autre de l’histoire ». Les deux applications cryptées connaissent également un léger essor en Chine, même si WeChat, le réseau social
« officiel » du gouvernement domine encore largement tous ses concurrents occidentaux.
L’Europe épargnée par le RGPD
Par chance, au sein de l’Union européenne, la mise à jour de WhatsApp porte uniquement sur la manière dont sont utilisées les données à l’intérieur de l’application. En dehors, et pour les pays qui ne sont pas soumis au Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), les modifications sont plus radicales. Une enquête initiée en 2018 par l’UE et qui interroge la transparence du partage de données entre Facebook et WhatsApp a récemment franchi une étape majeure vers sa résolution. La Commission irlandaise de Protection des Données (DPC) a déclaré que lorsque le processus sera terminé, « cela clarifiera la norme de transparence à laquelle WhatsApp devra adhérer ». Un porte-parole de WhatsApp a ajouté qu’ils continueront à coopérer avec les services de surveillance européens en attendant les résultats de l’enquête.