L’annonce de la création d’un studio de développement Google avait remué l’industrie du jeu vidéo en mars 2019. Partagé entre Montréal et Los Angeles, le studio « Stadia Games & Entertainment » se rêvait déjà comme le nouvel Ubisoft, collaborant avec de nombreux talents francophones et anglophones. Mais contre toute attente, Phil Harrison, le directeur général de Stadia a annoncé le 1er février l’abandon précipité du projet.
Le départ de Jade Raymond, co-créatrice de la saga Assassin’s Creed et véritable caution de l’industrie a enclenché une série de réorganisation dans la boîte, laissant 150 sala-riés sur le carreau. La fermeture du studio de développement ne remet cependant pas en cause le fonctionnement de Stadia, l’offre de jeux vidéo en streaming lancée par Google en novembre 2019.
Le « cloud-gaming », véritable révolution ?
En tous cas, en France comme ailleurs, c’est le flop. Pourtant la promesse était belle. Stadia permet d’accéder à un catalogue de jeux en streaming directement depuis un téléviseur, une tablette ou un smartphone. Plus besoin de console ou d’ordinateur : tout se fait par le cloud. Ce sont des serveurs à l’autre bout du monde qui chargent votre partie, retransmise en direct sur votre écran.
Pour y accéder, deux formules d’abonnements sont proposées : la première, de base, est gratuite. Vous achetez vos jeux à l’unité comme dans un magasin classique. La seconde, Stadia Pro, est commercialisée au prix de 9,99 € par mois et propose des titres momentanément gratuits. L’inconvénient, c’est qu’on est fortement dépendant de la qualité de son réseau Internet (sans parler des surcoûts en 3G/4G). Impossible de profiter réellement sans la fibre. De plus, si Stadia ferme (à l’image de son studio de développement), tous vos jeux seront perdus. Face aux critiques, dans son communiqué, Phil Harrison a donc déclaré vouloir transformer la fermeture de Stadia Games & Entertainment en opportunité pour améliorer son service de base.
L’entreprise se focalise sur le cloud
Le directeur de la branche de Google signe : « Nous devons travailler avec nos partenaires à la recherche d’une nouvelle manière de jouer. À quelque chose d’entièrement basé sur l’infrastructure technique et les outils qu’offrent Stadia. Nous pensons que c’est la meilleure façon de faire une entreprise durable et qui contribue à la croissance de l’industrie. »