La Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale a été signée en avril 2021, et avec elle, « l’égalité qui existait déjà à Haguenau a été symboliquement mise en avant, pour marquer les esprits sur des choses
préexistantes », avance la conseillère municipale Lavleen Singh-Bassi. Par exemple, le dispositif Angela contre le harcèlement de rue mis en place dans les magasins ou les horaires élargis des bus Ritmo, la nuit. « C’est un fonds d’actions sur lequel on est en train d’avancer, poursuit l’adjoint Marcel Lemire. Et en tout premier lieu sur l’emploi : la discrimination est encore importante, notamment sur la rémunération, ou alors certains métiers sont catégorisés. »
Métiers d’homme ?
Intervenir sur les préjugés, et auprès des jeunes, est donc au programme du 8 mars. Sur le thème “Métiers d’homme ?”, une table ronde est organisée à l’IUT pour les lycéens et les étudiants. Des dirigeantes, la commandante de gendarmerie de Haguenau, le président de la Chambre des métiers, une universitaire et des élus, c’est-à-dire « des gens de tous les horizons pour que les jeunes soient imprégnés d’un regard pluriel », s’exprimeront. Marcel Lemire ajoute que « les profils professionnels de ces personnes sont intéressants, car elles s’investissent au-delà de leur métier ».
Parallèlement, le binôme d’élus sillonnera les rues de Haguenau, accompagné d’un garçon et d’une fille du conseil municipal des enfants (CME), un micro à la main. Lavleen Singh-Bassi explique : « Nous voulons recueillir un maximum de points de vue dans la spontanéité, toutes générations confondues ». Pour elle, inclure le CME dans la préparation des questions a été une évidence, car « tout commence à l’école, dans la cour de récréation. L’égalité fille-garçon vient avant l’égalité homme-femme, dans l’éducation ».
« Tout n’est pas clivé »
Enfin, le lycée Heinrich Nessel utilisera une exposition et une mallette pédagogique de la Nef des sciences sur la question de genre. « Ce lycée est toujours étiqueté garçons pour le quidam, alors qu’être ingénieur est ouvert à tous », soutient Marcel Lemire. Son homologue féminine conclut: « On avance lentement mais sûrement, les prises de conscience sont à la fois individuelles et collectives. Tout n’est pas pour autant clivé : je ne parle pas que des femmes et Marcel que des hommes. Nos deux points de vue sont enrichissants pour les femmes ET les hommes ».