Chez moi, derrière la lune, hender’m Mond d’Heim, geht’s weder guet los (c’est bien reparti) ! Pas besoin d’un Àbrisskalander (calendrier dont on arrache chaque jour un feuillet) pour le constater: la «mauvaise» saison est de retour avec ses joies et son lot de virus divers et variés, kenn Wunder met dem Verhaxtè Watter (pas étonnant avec ce temps ensorcelé) ! Mais heureusement il existe une potion magique, concurrente de l’indémodable Schnaps : une macération de 59 plantes biologiques et racines amères, alt wie’s Mannel em Mond (vieille comme le petit bonhomme dans la lune) : dè Schwedèbetter (l’élixir du suédois) ! À avaler, à appliquer en cataplasmes, en inhalation, en gargarismes : à Wunder (miraculeux) ! Hesch dè Schnüppè (tu as le rhume)? Schwedèbetter ! Haltzweh (mal de gorge)? Schwedèbetter ! Gedarmgripp (grippe intestinale) ? Schwedèbetter ! Kritzweh (mal au dos) ? Schwedèbetter ! Hesch nex (tu n’as rien) ? Noch à mol (encore) Schwedebetter ! Ben oui parce que c’est aussi préventif ! Alors fer d’fin Schmecker (pour les fines bouches), s’abstenir : ça porte excellemment bien son nom, Better voulant dire amer. Et pour la posologie, attention net ewertriiwè (ne pas exagérer), car les plantes macèrent dans de l’alcool. Si vous soufflez dans le ballon et que c’est positif, une explication sur les vertus du Schwedèbetter ne vous évitera pas une Proticol (une amende). Sinon vous pouvez tranquillement opter pour la version tisane, tout aussi amère, mais sans risque d’addiction. Et puis, comme on dit chez nous, met’r à scheni Rotznàss hangè (avec une belle goutte au nez) en rêvant au retour de la «belle» saison : abwardè ùn Tee trenkè (attendre et boire du thé) !