Alsace – Dominique Baudendistel : Des lendemains qui sifflent ?

Si le Covid n’a pas perturbé l’année 2022 des Brasseurs d’Alsace, ce sont plutôt les pénuries de matières premières qui ont chamboulé leur quotidien. Comme tout le monde, ils se sont adaptés et se tournent déjà vers demain. Dominique Baudendistel, leur président, est revenu sur l’année écoulée et les chantiers futurs.

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Dominique Baudendistel, président des Brasseurs d’Alsace. / ©Philippe Stirnweiss
2022 s’achève, qu’avez-vous envie de dire au nom des Brasseurs d’Alsace ?

Dominique Baudendistel : C’était une année anxiogène, comme pour beaucoup d’industries. Après deux années de crise sanitaire, nous avons été confrontés à ce conflit entre la Russie et l’Ukraine qui a entraîné énormément d’effets collatéraux. Par exemple, il y a eu des tensions très fortes sur les matières premières, que ce soit en termes de prix et de disponibilité. Les bouteilles en verre, le Co2 et même les boîtes en aluminium ont manqué. Tous les acteurs de la filière brassicole en ont souffert. Tout ça a été particulièrement stressant. Mais il n’y a pas eu que du mauvais. La météo a été favorable, ce qui a bien soutenu la consommation. Nous n’avons pas non plus été perturbés par des fermetures de bars et restaurants, comme les années précédentes.

Votre forum s’est tenu le 24 octobre dernier. C’était une première !

C’était un beau moment. Tout le monde a envie de reproduire cet événement dans le futur. Il est d’ores et déjà programmé pour 2023. L’objectif était de réunir un maximum d’acteurs de la filière autour de la même table. Les brasseurs, industriels ou artisanaux, ont répondu présents, tout comme les houblonniers, l’UMIH et certains élus. Globalement, le bilan est très positif.

Quels sont les chantiers pour 2023 ?

À l’issue du forum, nous sommes partis avec des résolutions. Dans un premier temps, les brasseurs aimeraient mettre en place un événement. Il peut prendre la forme d’une fête des brasseurs, par exemple. Dans un second temps, nous souhaitons entamer une réflexion autour de l’image véhiculée par les brasseurs alsaciens et la bière d’Alsace. Nous sentons qu’il faut redynamiser tout ça. Si notre région est historiquement une grosse consommatrice, elle est en concurrence avec d’autres, où beaucoup de brasseries se créent.

Quel est le bilan pour la bière de Noël ?

La brasserie Licorne, par exemple, a fait mieux que l’année dernière. Cependant, je ne peux pas dire ça au nom de tous les autres brasseurs. Mais je pense que ce n’est pas risqué de dire que le cru 2022 de bières de Noël a été particulièrement bon.