Les Griesknepfle, le Ropfkueche, les Apfelkiechle, le bibeleskaes et le kirsch : pas une recette de Leïla Martin qui ne fasse référence à l’alsacien ! Pourtant, avec une mère marocaine et un père franc-comtois, la cheffe n’est arrivée en Alsace qu’à l’âge de 15 ans : « La chance que j’ai eue, c’est de pouvoir côtoyer de grands chefs qui m’ont influencée et ouvert la voie », dans sa première vie professionnelle de journaliste. « Ils sont très attachés à la notion de terroir et modernisent les recettes de grand-mère. Sans m’en rendre compte, j’ai un peu adopté leur manière de faire… »
Celle qui se souvient avec humour de son premier gâteau—« à 5 ans, il était raté, j’avais oublié de mettre la levure ! »—, se rappelle aussi que son « premier livre de cuisine, c’était de la pâtisserie avec une tarte au fromage blanc que j’ai adorée faire ». Pas étonnant que l’une de ses recettes préférées soit « le Käsekueche façon forêt noire, pour son côté hybride », ou « le kougelhopf. En me disant comment revisiter ce grand classique alsacien, je l’ai fait façon chocolat et vanille pour lui donner ce côté amusant du marbré ».
Partage de gourmandise
A l’entendre, on pourrait croire qu’elle préfère cuisiner que manger, et c’est peut-être vrai : « J’aime bien le côté ludique et joyeux de m’emparer de recettes traditionnelles, et de m’amuser un peu avec. Mais je me projette dans l’idée de manger, même si le meilleur des régimes, c’est de faire manger aux autres (rires) ». Quant à sa nombreuse communauté, plus de 100000 followers (*), elle apprécie « la vraie connivence qui s’est mise en place au fil du temps, ça crée des liens virtuels et j’en rencontre certains pour des ateliers. C’est un lien de partage de gourmandise, avec beaucoup d’humain derrière ».
Dans la liste de ses projets, « la création d’une boutique en ligne où les ateliers à Illkirch seront annoncés, développer de la vidéo, et un quatrième livre en réflexion ». Après L’Alsace enchantée, Les légumes enchantés, et Les desserts enchantés, les produits du terroir et de saison tiennent toujours à cœur à Leïla, voire « les terrines de Soufflenheim » comme base. « Valoriser tous les produits qu’on a la chance d’avoir en Alsace, c’est un patrimoine culinaire comme un puits sans fond que j’aime explorer. »
(*) Son Blog, sa page Facebook et son compte Instagram : je vais vous cuisiner.