Le quart d’heure de Line #13

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Line ©EG

Chez moi, derrière la lune, hender’m Mond d’Heim, février est le mois de toutes les audaces…

Et je ne parle pas là de la fête des amoureux qui arrive là wie à Horr uff dè Supp (comme un cheveu pour la soupe). Non non c’est bien trop moderne ça. D’ailleurs, comment imaginer mon grand-père offrant de la Unterwäsch (lingerie), des fleurs ou un resto en amoureux à ma grand-mère…ou inversement ! Avant, tout ça était unnetich (inutile), l’amour, c’était tacite ! Il se cachait, manch Mol zü guet (parfois trop bien), dans les petites attentions du quotidien: un peu comme quand mémé faisait le Marmorkuchè (gâteau marbré) préféré de pépé, inlassablement, pour qu’il puisse en manger à chacun de ses petits déjeuners. Ou quand pépé posait siner Lohn (son salaire) sur la table pour que mémé puisse assurer la bonne gestion de son ménage. Bref, février c’est avant tout l’audacieux petit mois du grand bain em Sucker ùn em Fat (dans le sucre et le gras). Eh oui, ça fait trois mois qu’il fait Nàss-kalt (froid humide), on ne va pas rechigner à avaler quelques calories superflues en attaquant avec une série de Eierkuchè (crêpes à l’alsacienne) dès la Chandeleur. On poursuit avec Mardi gras, le bien nommé : « je t’interdis » me dit une petite voix qui ressemble à celle de ma balance, quand je croque dans mon troisième Fasenachtskiechlel (beignet de carnaval) de la journée. Ben quoi ? Dè Wenter esch zü lang (l’hiver est bien trop long), comment ne pas succomber à ces beignets dodus, tout enrobés de sucre, appétissants jusqu’au bout des doigts ? Met Konfitür oder met Nüdella (je ne traduis pas !), ou tout simplement gfell’t met nex (fourrés à rien !), c’est doux, ça réconforte, ça réchauffe, et ça ranime, wie à Kriwel em Büch (comme des papillons dans l’ventre) !

Line