Comment a commencé votre histoire avec l’art ?
Christian Geiger : Il m’arrivait de dessiner à l’école, comme tout le monde. C’est à quatorze ans que mon père m’a acheté des feuilles A3, sur lesquelles je m’inspirais d’un calendrier. Mes parents trouvaient ça beau et ils ont décidé de les encadrer. Dans la foulée, mon père a trouvé une exposition pour que je puisse montrer mes dessins à un public plus large. J’ai commencé à suivre plusieurs cours auprès d’artistes locaux. C’est aussi à cette époque que mon père m’a présenté au directeur des Beaux-Arts. Cependant, je n’avais pas l’âge pour intégrer le cursus. Je suis revenu deux ans plus tard. L’âge d’entrée avait encore été décalé d’un an mais j’ai tout de même pu essayer le concours. Je l’ai réussi, sans avoir l’âge minimum pour y rentrer et sans aucun diplôme. La deuxième année, j’étais le meilleur garçon de l’école.
Vous avez commencé à peindre des fresques, puis tout est allé très vite…
CG : Une fois diplômé, le coureur automobile Freddy Roland m’a demandé de réaliser une fresque sur son garage. Elle n’était pas très grande, mais tout Mulhouse en parlait. Cette Lamborghini jaune a longtemps fait réagir. Par des connaissances, je me suis rapproché de Pierre Schoen, l’ex-patron de Gebo, pour qui j’ai réalisé une fresque dans son local à voitures de Reichstett. Il m’a présenté Raymond Waydelich, un artiste alsacien reconnu. C’est lui qui m’a présenté à un architecte suisse qui m’a trouvé du travail pendant de nombreuses années. Je pouvais vivre de mon art et fonder une famille. Depuis, j’ai réalisé des fresques dans toute l’Europe : à Rixheim, à Boofzheim, en Suisse, en Allemagne et même au Vietnam. J’ai du travail et je ne m’ennuie pas.
Comment vous êtes-vous rapproché de la famille Mack ?
CG : Roland Mack m’avait reçu mais ne m’avait jamais rappelé. J’en ai parlé à Raymond Waydelich qui lui en a touché un mot. Le lendemain, il m’appelait pour m’annoncer qu’Europa Park allait faire appel à mes services. J’y suis depuis 2013. Actuellement, je travaille à Rulantica dans une cage d’escalier. Je suis en train de peindre cent mètres de poutres.