On vous imagine devant l’horloge astronomique sur un banc de la cathédrale, en train de réfléchir à une enquête de Jules Meyer, c’est ce qui s’est passé ?
Pas tout à fait, mais un peu quand même, parce que je connais l’horloge astronomique depuis petit garçon lorsqu’on regardait les automates tourner, et puis plus grand, on comprend ses différentes fonctions, la place des astres dans le ciel, les phases du soleil et de la lune… Je savais qu’une de ses originalités était d’avoir une petite machine à l’intérieur qui s’appelle le comput ecclésiastique qui calcule tout seul la date de Pâques. Il se trouve que j’ai été appelé il y a un peu plus d’un an par l’archevêque de Strasbourg, qui lit mes livres et dit avoir une histoire à me raconter… Il m’apprend que Jean-Baptiste Schwilgué, l’horloger, n’en était pas à son coup d’essai, il avait réalisé un petit prototype de comput, et que la famille qui en était propriétaire vient de le donner à la paroisse de la cathédrale. Donc j’ai été associé aux travaux du groupe sur ce comput fabriqué en 1821, autour duquel il y aura une exposition. Et après tout, dans un roman policier, il y a aussi une sorte de mécanique horlogère qu’il faut fabriquer…
Vos romans sont toujours très documentés, quelle est la part historique et la part imaginaire ?
Dans le premier chapitre, la panne de l’horloge est fausse, elle ne s’est jamais arrêtée depuis sa rénovation en 1842. La précédente est, elle, tombée en panne en 1788, et la légende veut qu’un petit garçon de 11 ans a dit qu’il la referait marcher et c’était Jean-Baptiste Schwilgué. Quand je parle de lui, c’est juste, je me suis appuyé sur la biographie d’un de ses fils, Charles, où il donne plein d’anecdotes sur son père, mais aussi des lettres, des rapports… De même le train entre Strasbourg et Paris, sa description avec 1re, 2e et 3e classes, ses horaires, les cabines-lits, les wagons restaurant et postal est vraie : le rapide de 21h10 à Strasbourg arrivait à 6h du matin à Paris en novembre 1931, même si on est loin du TGV aujourd’hui !
Jules Meyer a un petit air de Tintin, est-ce volontaire ?
C’est vrai que le côté aventure prend plus de poids dans ce livre, par rapport à une enquête avec recherche d’indices, il y a une longue planque dans la cathédrale, il court après quelqu’un, parfois il se plante et heureusement… Comme Tintin, Jules est impulsif et engagé. Il y a un côté BD, ce sont les lectures de ma jeunesse, Rouletabille aussi, il faut que ça bouge !
Dédicaces au Salon Made in Alsace, le lundi 29 mai de 10h à 18h à la Halle aux Houblons à Haguenau.