lundi 25 novembre 2024
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Herrlisheim – La Fabrique du sellier restaure le siège des émotions

Qu’il s’agisse de refaire tout l’intérieur d’une voiture de collection ou d’un simple trou dans le siège d’un utilitaire, depuis deux ans Fabrice Schlegel prend le même plaisir à rénover de ses mains la sellerie des véhicules, chez lui à Herrlisheim.

Initiales FS, comme La fabrique du sellier. Pourtant, avant de laisser parler son « goût pour l’automobile » né avec son grand-père et son père, à Saint-Avold puis Colmar, Fabrice Schlegel a exercé dans le domaine de l’informatique pendant de longues années—gestion des réseaux, web, directeur des systèmes d’information (DSI).

« À la fin de la journée, j’avais envoyé 200 mails, mais j’avais produit quoi? Je brassais de l’air, alors que j’avais toujours voulu faire moi-même, me passer de garagiste, et restaurer de vieux véhicules », raconte-t-il. Après avoir tâtonné, « mécanique? carrosserie ? », il se tourne vers la sellerie en demandant une immersion chez un des rares artisans, à Sarreguemines.

« Régis m’a conforté dans mon choix et orienté dans les études, mais la meilleure école, c’est celle de la vie. »

L’intérieur d’un camping-car rénové. / ©Dr

Sellier-garnisseur pour le domaine roulant

Fabrice, qui arrive à Herrlisheim il y a cinq ans, se fait la main sur la voiture de sa compagne, « l’intérieur complet d’une 205 Roland Garros de 1990 » avant une première commande, un volant. Le bouche-à-oreille aidant et un ami garagiste aussi, son autoentreprise voit le jour fin 2021. Ses vitrines sont « une Renault 17 de 1973, des mobylettes, un Chrysler Crossfire de 2005, j’ai fait de tout, même de l’ameublement ! » sourit-il.

Mais son métier, c’est sellier-garnisseur, pour le domaine roulant, contrairement au maroquinier ou au tapissier. Et ses préférences vont des « Youngtimers au plus ancien, le récent ce n’est pas infaisable, mais c’est bourré de capteurs, et pas pensé pour durer… »

L’intérieur entièrement refait de la 205 Roland Garros de sa compagne lui sert de carte de visite. / ©Dr

À la recherche d’un local, Fabrice travaille pour l’instant dans une pièce dédiée de son appartement, sur une machine à coudre industrielle. « Ma première pièce, un soufflet de levier de vitesse, je l’avais faite sur la machine à coudre de ma mère, avant d’investir pour piquer de grosses épaisseurs, gagner en confort et précision ». Sur sa table, un
« cuir gaufré quasi-introuvable pour une Audi TT 99 finition base-ball », car Fabrice cherche toujours « au plus proche de l’origine », quitte à prendre le temps. « Je respecte les codes du constructeur, et je mets le même cœur à l’ouvrage qu’il s’agisse d’un utilitaire ou d’une voiture de luxe, comme si c’était pour moi ». Si le salaire est loin d’un DSI, « le sourire du client qui reçoit son ciel de toit complet, ou l’émotion de cette dame devant la voiture de son mari décédé » compensent largement.

Fabrice Schlegel à son poste de travail en train de rénover un siège. / ©sb

Infos : www.lafabriquedusellier.fr, Facebook, Instagram ou 0613471690.

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