Drusenheim – Richard Aboaf peint les bleus de la vie

Le plasticien et historien de l’art strasbourgeois Richard Aboaf expose une trentaine de tableaux à l’espace d’art Paso à Drusenheim jusqu’à 23 mars. Sous le titre Espaces, lisières et horizons du bleu, ses divers talents artistiques expriment sa madeleine de Proust, le bleu.

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L’arbrisseau ou la promesse (2003), des marines de Méditerranée, Normandie, Bretagne ou Tunisie. / ©Dr

« Les mots bleus qui reviennent dans l’espace Bleu céleste fugace, ceux qui reviennent sur les ailes du temps Bleu pervenche pour l’Hirondelle des prochains temps… »

C’est avec ces quelques vers que Richard Aboaf introduit le «liant» qui fait l’exposition du Pôle culturel de Drusenheim : « Le bleu est un invariant chromatique du travail que j’ai fait pendant quarante ans, une espèce de récurrence dans trois quarts de mes tableaux. Je me suis baladé dans pas mal d’orientations thématiques, mais le bleu c’est une réminiscence heureuse des souvenirs d’enfance ».

Sa naissance à Carthage, en Tunisie en 1954, et son passage en 1985 au Laboratoire des musées de France, explique selon lui ce penchant. Il a travaillé « sur la restauration de tableaux de l’école de Ferrare du 16e et 17e siècle, et découvert le bleu lapis lazuli, le vrai, pas le chimique d’aujourd’hui. C’était un pigment plus cher que l’or à l’époque ; il venait d’Afghanistan et était d’une puissance et d’une luminosité exceptionnelles ». Des choses qui l’ont « marqué », une sorte de « madeleine de Proust de la mémoire visuelle ».

Horizon bleu et or (2019), ou le travail sur les espaces infinis. / ©Dr

Le côté poétique

Après une carrière d’enseignant, du collège au supérieur, terminée il y a deux ans, Richard Aboaf continuer de dispenser des cours avec l’université de Strasbourg pour le diplôme national des métiers d’art et du design, où « la démarche picturale et créative est extrêmement importante, avec une approche plastique et de l’histoire des arts ».

De quoi rejoindre ses nombreux champs d’expression : « Je ne suis pas dans une forme de monomanie ou d’obsession, je ne me suis jamais enfermé dans une forme de création. Je passe de la figuration à l’art informel, l’expressionnisme, l’abstraction lyrique, et le côté poétique de mon écriture, avec également des articles sur l’histoire de l’art ». Avant de conclure, « je revendique l’éclectisme pour élargir les horizons, qu’ils soient bleus ou non ».

Espace d’art Paso, entrée libre du mardi au samedi
Infos : www.polecultureldrusenheim.fr
Richard Aboaf sera présent le 17 mars l’après-midi.