Quel est votre parcours de citoyen européen ?
J’ai fait des études d’allemand à l’université de Strasbourg et j’ai lu le livre de Stefan Zweig, Le Monde d’hier, souvenirs d’un Européen. J’ai pris conscience à ce moment-là qu’il fallait que je m’investisse pour l’Europe. J’ai essayé de traduire cet engagement pendant ma vie professionnelle. J’ai été à l’origine de jumelages entre collèges allemands et français, j’ai organisé des stages pour des élèves dans des entreprises germaniques. Quand ma vie publique a commencé en 1989 en tant que premier adjoint du maire, j’ai construit un rapprochement avec nos voisins allemands. Je me suis battu pour que l’idée européenne progresse.
Pouvez-vous nous parler des temps forts de votre mandat de maire de Lembach ?
Je me suis investi dans la coopération transfrontalière avec les voisins allemands. Le domaine où l’on a travaillé main dans la main, c’était le tourisme, avec la valorisation des châteaux entre la communauté de commune de la Sauer-Pechelbronn et la Verbandsgemeinde de Dahner Felsenland (communauté de communes allemande). On a rénové des lavoirs, créé des pistes cyclables, ouvert la maison de retraite Paul Bertololy. J’ai organisé des débats avec des jeunes, des personnalités importantes comme le maire de Strasbourg, afin de faire avancer la notion de l’unité européenne. Je ne me suis pas contenté de dire les choses, j’ai agi.
Vous avez notamment œuvré en faveur du château de Fleckenstein…
Le premier grand projet a eu lieu en 1998. Le château était privé, car il était situé dans une forêt d’un particulier. Mon grand combat a été qu’il entre dans le domaine public. On a investi avec les Allemands sur le P’tit Fleck, un espace ludique destiné aux jeunes sur le thème de la forêt et du château. Finalement, il a été cédé à la commune de Lembach et on a reçu des crédits européens.
Votre ancien métier de professeur d’allemand, c’est aussi la traduction d’un engagement européen ?
L’allemand, c’est le reflet de ma passion pour l’Europe. Dans ma famille, je parlais alsacien, c’était naturel que la langue allemande soit quelque chose d’important dans ma vie. Enseigner, c’est le plus beau métier du monde, c’est toujours valorisant de travailler avec des jeunes. J’ai arrêté en 2009 à 60 ans, j’aurais préféré continuer, j’ai failli repartir une année pour dépanner le collège de Woerth. Mon sac de classe est resté
cinq ans au même endroit.
Matéo Bastian