samedi 23 novembre 2024
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Ouvrez vos papilles gustatives, je vous emmène en flânerie chocolatée avec les frères Henner

Quand nous avons un coup de moins bien : quand nous sommes stressés, mélancoliques, le tout saupoudré d’une grande tristesse. Que faisons-nous ? Je m’l’demande ! Nous dégustons ce que nous aimons le plus ! Pour nous faire du bien dans le dedans de soi, ou comme disait la religieuse Sœur Thérèsa de Calcutta « descendre en soi ».

Ben, pour descendre d’un étage vers mon moi, j’ouvre mon placard, je déguste un ou deux, même plusieurs, carreaux de chocolat. C’est une gourmandise qui apaise, pour retrouver un peu de calme, de douceur. Et surtout, le chocolat permet de lutter contre le vieillissement et ça ! ça m’intéresse.

Mon miroir, c’est mon meilleur thérapeute, il me dit chaque matin ! Dévore du chocolat ! Mon Dieu ! oder Nunde Bückel tu reçois des rides die falten, André. Mais mon beau miroir, j’ai attendu tellement longtemps pour en avoir ! Je garde mes sillons, oder mini fàlt. Que ce soit du chocolat noir ou au lait, j’aime les deux. En allemand on pourrait dire, Wenn man Schokolade isst, hat man Schmetterlinge im Bauch, und fült sich, als wäre man verliebt. Mais d’où vient cette gourmandise, ce trésor pour la santé, et notre moral ? C’était déjà la nourriture des dieux, les Mayas, les Aztèques broyaient les fèves de cacao sur des pierres brûlantes, depuis la préhistoire le cacao est considéré comme un véritable trésor et une monnaie d’échange.

André Muller a rencontré la famille Henner. / ©dr

Mes chers Maxi-Läser, je vais vous présenter une chocolaterie pas très loin des Institutions européennes à Strosburri. Ce luxueux chocolatier H & H, les deux frères Henner, se trouve au début de la rue Boecklin, la rue commerçante. Une maison comme un carré de sucre, une devanture presque banale, tu montes quatre marches en marbre, gris souris, une porte s’ouvre, et là ! C’est la caverne d’Ali Baba des douceurs, l’odeur du chocolat t’enivre, tes yeux papillonnent. Il n’y a pas que du chocolat, des gâteaux sont alignés comme des œuvres d’art, des Paris-Brest revisités, des tartelettes au citron chapeautées d’un troulala, et le dessert préféré de mon petit-fils Augustin, le cake au… Gianduja avec trois cheminées aux éclats d’amandes. Mais revenons un tout petit instant à la famille Henner originaire du 6-8 de Mulhouse. C’est la grande dynastie du goût, discrète, modeste depuis quatre générations. Alors, remontons un réveil à l’envers, la machine à remonter le temps ! Tic, tac, tic, tac, drrrriiiing, nous sommes en 1920.

Dans la famille Henner, je demande le tic-tac Babeba : Jean-Georges Henner, profession pinardier, il vendait des bouteilles d’un litron de vin, un mélange de gros rouge du sud avec 6 étoiles sur le haut de la bouteille. À l’époque pour se désaltérer, on buvait des quantités impressionnantes de vin de table, jamais une goutte d’eau, ça donne des grenouilles dans le ventre. Dans la famille Henner, je demande le grand-père : Gilbert Henner, il est dépositaire de vin juste après la guerre 39/45, une entreprise florissante, augmente son champ d’action, dans tout le Haut-Rhin. Dans la famille Henner, je demande le père, Georges Henner, le papa des deux chocolatiers. Georges est un précurseur, il met à jour un métier qui n’existe pas dans les années 1977 : caviste = qui travaille dans la cave ! L’art du vin débute à ce moment-là. Plus de vinasse, mais des vins de qualité, le nom de Henner rayonne dans toute l’Alsace et devient une référence dans l’art du vin. Arrive aussi à cette période un nouveau métier, sommelier. On parle du vin comme dans un livre avec des adjectifs très poétiques. Georges est à la retraite depuis peu, avec une toute nouvelle passion, il joue de la trompette quasiment tous les jours, bonne retraite Georges H.

La famille Henner a commencé dans le vin, il y a plus d’un siècle. / ©dr

Dans la famille Henner, je demande les deux frères, Benoit et Thomas. Benoit reste dans le sillage de la tradition du goût de la famille et devient sommelier-œnologue, il vend des grands vins aux restaurateurs, à une belle clientèle. Thomas est pâtissier, il fait ses armes chez le talentueux Thierry Mulhaupt. Mais les deux frères sont très complices comme dans le jeu de leur enfance, deux esthètes qui s’envolent vers la perfection. Ils sont l’un comme l’autre un bout de cette culture familiale du goût des Henner’S. Ils partent de zéro, sont Haut-Rhinois (pas facile) et s’implantent avec audace dans la métropole strasbourgeoise, créent leur propre chocolaterie: Henner Frères en 2015, leur logo, H.H. Benoit et Thomas travaillent ensemble, main dans la main, sans aucune rivalité. En rentrant dans la chocolaterie, c’est Charlotte, la cousine, qui m’accueille devant une magnifique et alléchante vitrine, avec une palette de couleurs à faire frémir un Picasso, ou un Chagall.

– Bonjour monsieur, c’est pour le Maxi-Flash ?
– Oui, bonjour, j’ai rendez-vous, avec les doubles H.
Ils sortent du labo pico-bello, d’une grande élégance, tirés à quatre épingles, vêtus d’une blancheur comme dans la pub de la mère Denis.
– Salut m’sieurs PLUS, très heureux de vous rencontrer. Vous venez de finir le marathon de Pâques avec vos douceurs, et vont s’enchaîner le Maikäfer et le muguet en chocolat du
1er mai. Vous n’arrêtez donc jamais, Benoit et Thomas ?
– Un grand merci le Maxi-trotteur de t’intéresser à notre grande famille de gastronomes, nous sommes deux passionnés. H et H, c’est l’héritage de notre berceau familial, nos aïeux nous ont légué cette culture du goût, d’aller toujours sans relâche vers l’excellence.
– Vous êtes deux aventuriers esthètes du goût, partis de zéro, et aujourd’hui tout le monde parle des deux frères Henner.
– Ça fait plus de neuf ans que nous avons élu domicile à la Robertsau à deux pas de la ville. Nous sommes doublement récompensés par notre fidèle clientèle de gourmets, ça fait vraiment plaisir d’être connus et reconnus.

Avant de reprendre ma balade vers une autre destination, je savoure quelques bonbons au chocolat noir ! Waouh, un délice, un plaisir, un bonheur incommensurable. J’ai presque oublié de vous dire l’essentiel: les deux frères Henner ont obtenu des récompenses suprêmes, un Award de l’audace créative, et surtout COCORICO, roulement de tambour, une tablette de chocolat en Or au salon du chocolat à Paname, l’équivalent des 3 étoiles Michelin. Enfin, enfin, quelqu’un en Alsace a obtenu 3 étoiles Michelin ! Nous sommes tous rassurés. Quand tu dégustes un chocolat grand cru des frères Henner, un véritable travail d’orfèvre, tu as toutes les étoiles de la galaxie qui scintillent dans le dedans de toi.

Soyez sages les Maxi-läser, à bientôt pour d’autres aventures dans un petit recoin de notre paradis alsacien.

Contact : contact@henner-freres.fr

Le Maxi-Trotteur,
André Muller

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