Que de rincées ! Que de saucées on s’est prises ces derniers mois ! À s’en user le parapluie et les bottes en caoutchouc. Mais il y en a une qui a bien profité du printemps pourri dans lequel on a barboté : c’est notre nappe phréatique rhénane.
Par ricochet, si j’ose dire, réjouissons-nous donc pour elle. Au fait, saviez-vous que c’est l’une des plus chouettes d’Europe ? Sans mentir, elle s’étend sur 2 800 kilomètres carrés. Son épaisseur, en moyenne, s’évalue à 70 mètres —pour mémoire, ça nous fait au bas mot la hauteur d’une tour de 25 étages. Au doigt mouillé, le volume de la chose — rien qu’en Alsace — doit avoisiner les 35 milliards de mètres cubes d’eau. Voilà qui est absolument phénoménal, surtout quand on pense au nombre de paquets de spaetzle qu’on peut faire cuire avec un ridicule petit mètre cube (constitué, rappelons-le, de 1000 litres). Voilà, donc, qui est bel et bon.
Et en surface ?
On apprécierait drôlement que tant d’eau, en surface cette fois, donne un tout petit peu moins la vie aux moustiques, particulièrement féroces ces derniers temps. Évidemment, même si c’est tentant, impossible de stériliser — ou même d’occire tout bonnement — ces sales bêtes une par une.
Il ne reste que des solutions de bon sens.
– Évitons d’entretenir des zones d’eau stagnante (oui, y compris dans les coupelles sous les pots de fleurs, les larves adorent)
– Adoptons illico les meilleurs prédateurs antimoustiques : hirondelles, martinets, araignées, libellules et surtout chauve-souris (certaines espèces peuvent en dévorer plusieurs milliers en une seule nuit)
– Tartinons-nous H24 de répulsif (bio, forcément bio, sans quoi, on finira par bousiller la nappe phréatique, ce qui serait dommage.)
On se retrouve à la rentrée ?
Bonnes vacances !
Sylvie de Mathuisieulx
