La découverte de soldats américains noirs, le choc des cultures, l’économie de guerre… » : le directeur de la Culture de la ville de Haguenau Éric Wolff énumère des thématiques « pas forcément habituelles » quand on pense à la Seconde Guerre mondiale. Mais dans un but de « retracer les différentes orientations qu’a pu prendre la Libération de Haguenau et les interactions avec l’arrivée de troupes américaines », la Société d’histoire et d’archéologie de Haguenau (SHAH) « a souhaité émettre un point de vue différent qui montre également la volonté d’ouvrir au grand public et aux passionnés de cette période, avec une approche plus large que simplement historico-historique ».
Coordinateur du projet des 80 ans de la Libération de Haguenau qui a démarré en novembre, Éric Wolff a passé la main à la SHAH pour le colloque. Richard Weibel, son président, a ainsi convié une dizaine d’universitaires qui interviendront sur trois thématiques : « De la guerre totale à la Libération de Haguenau », samedi de 14h à 18h ; « Les dimensions racistes d’une guerre totale », dimanche de 9h à 12h ; et « De la guerre à la construction de l’Europe », dimanche de 14h à 18h. Alya Aglan, professeur en histoire contemporaine à Panthéon-Sorbonne, Claude Muller, président de l’Institut d’histoire d’Alsace, ou encore Jean-Laurent Vonau, historien du droit et instigateur de la création du Mémorial Alsace-Lorraine, seront par exemple présents pour cheminer depuis « Les horreurs de la guerre à la source créatrice de l’Europe ».
Au Musée historique, le coffre-fort gardé par l’abbé Gromer
Durant la guerre, l’abbé Gromer était le conservateur du musée de Haguenau, des archives et de la bibliothèque. L’exposition « Le patrimoine de Haguenau, détruit, éprouvé, sauvé ! » au Musée historique le met à l’honneur. « Il a protégé les trésors de la ville en termes de littérature et d’objets, décrit Éric Wolff, en cachant par exemple les livres en français, en résistant à l’intervention de la Gestapo, en interpellant un général allemand pour qu’il ne mine pas le musée… » Quand on sait que les Américains avaient mis un centre d’écoute dans la tour du musée et que les Allemands se sont précipités dessus pour le détruire, « son acte de résistance était assez incroyable et il faut le rappeler ». Du 8 février au
30 mars, mercredi à dimanche de 14h à 17h30 (4€/2€).