Sur le pas de la porte, deux bocaux en verre attendent d’être remplis à nouveau. Les nappes, les assiettes, les tasses ont été chinées ou récupérées, les meubles de la cuisine sont faits d’anciennes caisses de pommes recyclées… Tout dans la maison à colombages qu’Evelyne Fuchs a acquise il y a 25 ans respire « le vintage acheté localement, l’art et l’industrie d’Alsace et de Lorraine, le zéro déchet ». Elle qui est originaire de Lorraine, a migré pour des raisons professionnelles et est « tombée amoureuse du nord de l’Alsace du Nord ». Vendeuse en vêtements d’abord, puis acheteuse en décoration, directrice de jardinerie, à l’international aussi, c’est presque « par hasard, un peu avant la retraite » qu’elle est « arrivée aux chambres d’hôtes à temps complet. J’aime ce système », décrit-elle, peut-être pour les rencontres autour de sa table bio et locale dès le petit déjeuner.

Renseignements www.larenardiere-alsace.fr / ©sb
Une vision locale et écolo
Il y a treize ans donc, l’activité de La Renardière démarre au bout de la rue des Baigneurs,
« au centre-ville, mais au calme ». Tandis qu’elle achetait plutôt « des décos chinoises », la gérante a « pris le contre-pied de ce mode de consommation pour mettre à profit une vision locale et écolo ». C’est d’ailleurs en jardinerie qu’elle a pu bénéficier de
« formations à la culture bio et au jardin écologique », pour devenir « presqu’écolo intégriste. Du moins, je vais le plus loin possible pour moi ». Quasiment au même moment, elle fonde l’association Héron (Harmonie environnementale de Reichshoffen et observations naturelles), dont elle a cédé la présidence récemment pour « laisser la place aux jeunes et à leurs préoccupations ».

Luxembourg. / ©sb
Des hérons d’ailleurs, il y en a, « un peu avant l’aube, ils pêchent sous nos fenêtres », montre-t-elle, le doigt pointé sur l’île Luxembourg en face de la maison. Des martins-pêcheurs, une mésange qui vient picorer, des verdiers, des troglodytes mignons, des sitelles… Evelyne connaît tous les habitants de son « cocon tout vert », et organise même des sorties ornithologiques avec son compagnon Charles, coordinateur LPO. « On a tous à gagner à mettre des noms sur les êtres vivants que ce soient des animaux ou des plantes, estime-t-elle. Cela fait partie d’une culture générale. » Des renards, à La Renardière, il en passe aussi, mais c’est surtout son nom de famille—Fuchs en allemand signifie renard—qui l’a inspirée. Très affairée avant l’arrivée d’hôtes le soir même, le tour du propriétaire s’achève sur la terrasse où le chant des oiseaux rivalise avec la cascade de l’ancien moulin seigneurial…