Initialement présentée comme une alternative à la cigarette classique, utiliser une cigarette électronique (ou e-cigarette) revient à inhaler des vapeurs créées par le chauffage à haute température d’un liquide composé d’une multitude de produits parfois nocifs. Ce liquide contient principalement de la nicotine, moyen de sevrer les fumeurs, mais peut également avoir un arôme : menthol, pomme, banane, voire fruits rouges.
Les risques du vapotage sur la santé sont encore difficilement évaluables, mais l’Organisation Mondiale de la Santé juge tout de même ces liquides « incontestablement nocifs », et la volonté pour les marques d’attirer les consommateurs avec des arômes toujours plus séduisants couplée à l’ignorance réelle du danger, a conduit les jeunes Américains à devenir les premières victimes du manque d’une réglementation efficace.
Une épidémie inquiétante
Selon une enquête publique du département de Santé américain, un lycéen sur quatre vapotait en 2019 aux États-Unis. Si de nombreux fumeurs ont arrêté la cigarette «grâce» à la vapoteuse, pour le gouvernement américain, le jeu n’en vaut pas la chandelle : 530 cas d’infection et sept décès ont été déclarés aux États-Unis depuis le début de l’été. Les deux principaux facteurs de risques de ces infections sont difficilement contrôlables. En effet, aux États-Unis comme ailleurs, les consommateurs sont de plus en plus nombreux à confectionner leurs propres liquides, n’hésitant pas à utiliser des produits moins chers, achetés hors des contrôles officiels. En outre, 80% des victimes de ces infections pulmonaires consommaient des liquides contenant des dérivés de cannabis. Pour l’OMS, ce point commun entre les malades n’est certainement pas une coïncidence.
La cigarette reste bien pire
À la suite de la polémique, l’OMS a tout de même tenu à souligner que l’e-cigarette restait « un outil d’aide à l’arrêt du tabac » et que « la toxicité de l’e-cigarette, utilisée dans de bonnes conditions, est très inférieure à celle de la cigarette ». En France, l’e-cigarette est toujours autorisée à la vente et à la consommation pour les personnes majeures. Ici, la teneur en nicotine des liquides est cependant limitée à 20 milligrammes par millilitre, un palier de sécurité instauré par une directive sur les produits du tabac en 2014.