samedi 23 novembre 2024
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Luc Arbogast ou la musique dans les cloîtres

Luc Arbogast est né en 1975 à La Rochelle d’un père alsacien. Chanteur et musicien depuis 25 ans, il doit une partie de sa réputation à sa participation à l’émission The Voice en 2013. Cet artiste atypique, reconnaissable par son style médiéval, part en cette fin d’année pour une tournée des églises alsaciennes. Il passera notamment par Brumath le 1er décembre, Maxi Flash l’a rencontré à cette occasion.

MAXI FLASH : Vous jouez d’une multitude d’instruments médiévaux, c’est plutôt rare. Quelle différence ces instruments ont-ils avec ceux de notre époque ?

LUC ARBOGAST : Ce sont des instruments qu’on aborde différemment parce qu’ils ont une histoire différente. Que ce soit au niveau de l’accordage, du nombre de corde ou même du son, d’une manière générale, ils ne sont pas prévus pour les mêmes rendus, ni même pour être joués ensemble. Je mets justement un point d’honneur à ne travailler quasiment qu’avec des instruments traditionnels, excepté le clavier arrangeur qui me permet quand même d’avoir des sons plus complets. Qu’il soit question de laud portugais ou de bouzouki irlandais, je choisis mes instruments en fonction de leur son, et j’y adapte ma voix, ce qui, en fait, donne une musique « world » un peu progressive.

MF : En 2013, vous sortez votre 6e album, Odysseus, qui se classe dès la première semaine n°1 des ventes d’albums en France, et deviendra triple platine. Pourtant, votre style est peu commun : comment expliquez-vous cet accueil si chaleureux du public ?

LA : Je joue une musique influencée par des musiques historiques, qui ont mille ans de pérennité et de racines. Ma musique a pour but d’arriver à une forme d’universalité, elle devrait être écoutable par tous les peuples du monde. Je crois que lors de mon passage à The Voice, ma voix, mon physique et mon caractère ont beaucoup appuyé l’empreinte que j’ai laissée dans l’inconscient des gens. Et tout simplement : l’époque médiévale fait partie de notre inconscient collectif. Les concepts qui sont abordés dans la musique médiévale sont très actuels, on a les mêmes chagrins qu’à l’époque. Beaucoup de gens pensent qu’il faut être tourné vers l’avenir en opposition au passé, alors que non, c’est une erreur. Le contraste a plu.

MF : Vous êtes originaire d’Alsace, est-ce que jouer ici revêt une importance particulière pour vous ? Qui plus est dans des monuments de notre patrimoine comme les églises ?

LA : L’Alsace est magnifique pour plusieurs raisons. Le patrimoine alsacien, l’architecture alsacienne… : tout ça est immuable. En ce moment, je vis en Auvergne, mais une partie de moi glisse vers l’Alsace. Quand je joue dans des églises, surtout ici, j’ai l’impression d’être dans mon salon. Quand j’étais petit, j’étais déjà servant de messe à La Rochelle, j’ai toujours aimé les églises et j’y suis lié. Il faut dire qu’un concert en église c’est juste super classe, l’acoustique est magnifique. De plus, indépendamment du concert, les gens peuvent poser leurs yeux sur la beauté des bâtiments, s’imprégner des lieux. Au final, comme c’est de la musique médiévale et que ces bâtisses viennent pour la plupart de l’époque médiévale, on est vraiment dans quelque chose de limpide. 

Luc Arbogast sera de passage à Marckolsheim le 23 novembre, à Munster le 30 novembre et à l’église protestante de Brumath le 1er décembre dans le cadre de sa tournée des églises « Vox Mundi ».

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