samedi 23 novembre 2024
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Le Deepfake : prêter des mots sur un visage

Les Deepfakes représentent une nouvelle menace sur internet. Dans ces vidéos trafiquées grâce à l’intelligence artificielle, il est possible de faire dire n’importe quoi à n’importe qui en remplaçant le visage d’une personne par celui d’une autre.

Depuis le début de l’année, le nombre de vidéos contrefaites a presque doublé pour avoisiner le nombre de 15 000 en début septembre. Remarque : 96% des deepfakes concernent des vidéos pornographiques. Le plus souvent, le procédé consiste à remplacer le visage d’une actrice de film pour adulte par celui d’une célébrité en faisant croire qu’il s’agit d’images volées. Étant difficilement détectables, les deepfakes inquiètent particulièrement puisqu’ils offrent la possibilité de manipuler assez facilement les discours politiques en faisant dire ce que l’on veut à n’importe quelle personnalité d’influence.

Manipulation politique

Le 17 avril 2018, une deepfake dans laquelle le président américain Barack Obama insulte son successeur Donald Trump paraît sur les réseaux sociaux. À l’époque, cette vidéo réalisée par BuzzFeed avait pour but d’avertir l’opinion internationale sur les dangers de la technologie. Il y a trois semaines, l’association « Solidarité Sida » a elle aussi manipulé la parole et l’image du président pour faire le buzz et ainsi mobiliser des dons pour lutter contre le VIH. Mis à part ces cas innocents, les deepfakes n’ont pas encore causé de réel trouble dans la politique. Mais ces exemples de contrefaçons hyperréalistes sèment le doute : s’il est possible de fabriquer un faux crédible, toutes les vidéos deviennent alors suspectes. Il y a peu, pour prévenir la manipulation politique, l’État américain de Californie a même rendu illégale la création et le partage des deepfakes,

Une technologie

qui se démocratise

L’apparition des « deepfake » remonte à 2017. Sur des forums populaires comme Reddit, 9gag ou 4chan, les utilisateurs s’amusent à créer des parodies en remplaçant les acteurs de certains films par d’autres. Depuis, créer des faux convaincants n’est plus l’apanage des trolls et des experts en informatique. Une application dédiée à la création de deepfake, Zao, a été mise en ligne le 30 août par Momo, une entreprise chinoise. Depuis,  le nombre de deepfake publiés sur les réseaux n’a été jamais aussi conséquent : une situation qui rappelle les craintes suscitées cet été par l’application russe de reconnaissance faciale FaceApp. Dans les deux cas, l’origine des applications, chinoise et russe, alimente des inquiétudes, on craint la création de bases de données qui exploiteraient nos visages.

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