Pour les vidéastes, le manque de budget n’est plus une fatalité. À condition de pouvoir démontrer le sérieux d’un projet, n’importe quel créateur sur YouTube est aujourd’hui susceptible de pouvoir toucher une subvention. Depuis deux ans environ, des centaines de bénéficiaires ont touché des aides allant de 2000 à 50 000 euros.
Pour les obtenir, ils ont simplement dû soumettre un dossier qui a été examiné par une commission spécialisée du CNC, un jury « Talent Web », composé de dix membres se réunissant cinq fois par an. L’éventail des formats encouragés par ces subventions est très large : animation, divertissement, fiction, documentaire, long métrage, magazines, œuvre audiovisuelle, courts métrages…
Structuration et professionnalisation
Si le CNC insiste sur l’envie de faire émerger les plus débutants, son but premier reste de favoriser la professionnalisation des créateurs aguerris, en les poussant à investir, à embaucher, à sous-traiter. C’est pourquoi le fond de subvention comporte deux aides distinctes : une aide à la création, jusqu’à 30 000€, pour les créateurs vidéo ayant au moins 10 000 abonnés et une aide à la territorialisation des chaînes, jusqu’à 50 000€, pour les créateurs ayant 50 000 abonnés ou plus et souhaitant se professionnaliser.
Aujourd’hui, de nombreuses chaînes à plusieurs millions d’abonnés affichent en introduction « vidéo financée par le CNC Talent », comme le collectif Golden Moustache, Cyprien, Le Fossoyeur de Films ou encore les strasbourgeois E-penser et Linguisticae. Chaque année, ce sont 2 millions d’euros qui sont dégagés par le CNC, en partie grâce à une taxe de 2 % sur le chiffre d’affaires français des plateformes du numérique, comme YouTube (Google), Netflix ou iTunes (Apple). Ce sont les distributeurs (salles de cinéma ou plateforme de streaming) et les géants du secteur qui financent indirectement la création. Grâce à ça, la distribution finance la production dans un cercle vertueux qui bénéficie à tous.