dimanche 24 novembre 2024
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Ford Musang Shelby GT500, cheval fougueux

L’avantage avec les légendes, c’est qu’elles réécrivent sans cesse leur histoire. La Ford Mustang Shelby fait partie des grands noms de l’automobile, de ceux qui donnent des frissons et qui rappellent que conduire peut aussi être un plaisir. Ford dégaine aujourd’hui une version GT500 qui, même si elle aura du mal à trouver le chemin de l’Europe, mérite qu’on lui rende hommage.

Au grand livre d’or des voitures qui ont fait l’histoire de l’automobile, le nom de la Mustang figure en bonne place. Les passionnés frissonnent toujours à l’évocation de cette appellation glorieuse apparue en 1964. Après une période de disette, les derniers paragraphes, initiés en 2015, ont relancé au grand galop ce mythe américain. La dernière génération est tout simplement le coupé sportif le plus vendu au monde. En France, le cheval fougueux a également séduit le public qui ne s’est pas laissé décourager par le malus écologique (12 500 € en 2020) qui lui retient durement la bride. Face à de tels assauts, Ford a d’ailleurs décidé d’électrifier son fier canasson, lui donnant au passage un cousin SUV baptisé Mach-E. Le constructeur américain n’en renie pas pour autant son ADN originelle et offre à sa Mustang thermique ce qui ressemble à un dernier baroud d’honneur. Avec ses 760 ch, la version Shelby GT500 est tout simplement la Mustang officielle la plus puissante de l’histoire. Et dire qu’en 1967, la première du nom ne développait « que » 350 ch. Il y eut, toutefois, des déclinaisons encore plus musclées, sous le sigle Shelby Supe-Snake ou GT-H, mais ces modèles, préparations de Shelby American Motors, n’étaient plus reconnus par Ford, et c’est le célèbre préparateur qui prenait en charge la garantie.

Concentré de passion

Premier contact et premiers émois à la vue de cet interminable capot dont les contours ressemblent davantage à un grand squale qu’à un frêle canasson. Les lignes très galbées dénotent un petit surmoi GT. Les stylistes américains ont souhaité rompre avec la tradition. Les mêmes frissons parcourent l’observateur lorsqu’il contemple la poupe, avec ses feux spécifiques qui rappellent la Mustang première du nom. Les appendices aérodynamiques, en particulier l’aileron arrière pour assurer une meilleure portance, ponctuent un style unique. L’ensemble ne fait pas dans la demi-mesure, puisque ce monstre sur roues mesure 4,784 m de long et près de 2 m de large. L’intérieur, lui, est assez brut de décoffrage, avec une planche de bord massive, mais les finitions sont en net progrès. Le cobra, omniprésent sur cette version Shelby GT500, donne le ton. Et que dire de cette habitabilité, d’une rare générosité, même à l’arrière ! La nouvelle Mustang voit les choses en grand.

Frissons garantis

Guidée par les deux lignes de crête qui marquent le capot, l’invitation à filer de l’avant est permanente. Le démarrage laisse un souvenir indélébile. Le vrombissement du V8, poussé ici dans ses retranchements, parcourt l’échine jusqu’au système nerveux central dans un tremblement aux effets inavouables. Et c’est ce qui est beau avec les gros V8
américains : ils peuvent reprendre très bas et afficher une souplesse de gymnaste ou pousser très fort, très vite et très loin, comme un lanceur de marteau. Les disciplines sont parfaitement maîtrisées avec l’aide de l’électronique et les programmes spécifiques (normal, Sport +, etc.), sans oublier que la Mustang dispose d’une boîte automatique à 7 rapports. Ford, soucieux de défendre cette image sportive, a même prévu un launch control qui autorise un départ canon. Le rayon de braquage, parmi les pires élèves de l’histoire, trahit la destination de cette Mustang : les longues routes américaines. La GT 500 est un monstre qui se laisse dompter.

Chaque rapport passé claque comme un coup de Smith et Wesson. Le 0 à 100 km/h est dévoré en 3,5 s. La conduite n’a pourtant rien de brutale : le châssis est un exemple de maîtrise. La Mustang a des faux airs d’albatros. En ville, son air pataud lui donne une allure incongrue, en dehors, son agilité et sa virtuosité, même sur routes sinueuses, lui redonnent son titre de reine de l’asphalte. Il en est autrement sur circuit où les 1 700 kg de la bête se font sentir au freinage. Tout se paie. Au rayon consommation, on atteint également des sphères inavouables. Selon comme elle est cravachée, la Mustang dépasse allégrement les 30 l/100 km. Une moyenne de 15 l reste toutefois dans ses cordes. Cette débauche d’énergie rend la Mustang Shelby GT500 inaccessible de notre côté de l’Atlantique. Dommage, car son prix d’achat américain demeure très accessible : à 73 000 $ (environ 66 000 €), elle reste la plus abordable des grandes sportives, spécificité historique de la Mustang. Ford n’a pour le moment pas prévu de l’expatrier. Des importateurs professionnels font le nécessaire (changement des pièces non homologuées en Europe, garantie, dossier administratif, etc.) mais la facture double alors. Comptez environ 150 000 €. Pour un vrai collectionneur, cela reste une bonne affaire tant cette Shelby GT500 est destinée à devenir culte.

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