Luc Storne, 46 ans, est originaire du Nord. Ingénieur, même s’il lui manque son mémoire pour valider sa formation, ce qui n’est absolument pas gênant pour exercer son métier, il est depuis deux ans, le Directeur régional nord-est du groupe Scopelec, spécialisé dans la conception, l’exploitation et la maintenance d’infrastructures de télécommunications et l’intégration de solutions connectées. Une coopérative implantée un peu partout en France, à côté de Dijon et à Reims, mais aussi à Reichstett où elle emploie une vingtaine de salariés.
Pour commencer, un mot sur la création de Scopelec qui n’est pas banale.
Scopelec a été imaginé par le curé du village de Revel. Avec quelques notables (le boucher et le notaire), il se désespérait de voir partir les jeunes à la ville et délaisser le village. Le curé a créé du travail pour que les jeunes restent auprès de leur famille sur le principe de la coopérative. L’ensemble de la population s’est senti concerné. Depuis sa création en 1973, le Groupe Scopelec a développé son savoir-faire en réseaux et télécommunications au service des opérateurs, des équipementiers, des entreprises et des collectivités. Scopelec est devenu la première coopérative de France en nombre de salariés, nous sommes plus de 3 600, nous évoluons sans arrêt. Depuis quelques mois Scopelec a pris une nouvelle envergure, nous connaissons une forte croissance de nos activités, avec un chiffre d’affaires passé de 250 à près de 400 millions d’euros entre 2014 et 2017. Sur la région Nord-Est, la croissance a été de 66% entre 2016 et 2017.
C’est dû à l’aménagement numérique du territoire, le plan France Très Haut Débit, c’est cela ?
Oui, entre autres, et au fait que Scopelec gagne de plus en plus de marchés et se positionne en leader de la modification des réseaux téléphoniques et informatiques. On a commencé dans les années 70 à installer du câble, du cuivre, avec les prises téléphoniques. C’est l’époque où le gouvernement de Pompidou souhaitait que le téléphone arrive partout, alors que, pour l’anecdote, le Général de Gaulle avait estimé que le téléphone ne servait à rien. La France avait un retard phénoménal. Nous avons évolué petit à petit et maintenant nous installons la fibre optique. Ce que l’on vit aujourd’hui avec les réseaux de fibre, c’est ce que l’on a vécu dans les années 70 avec l’installation du réseau téléphonique.
Aujourd’hui nous sommes le premier fournisseur d’Orange et le 1er acteur indépendant dans les métiers de l’intégration réseau et télécoms, alors que nous sommes un groupe indépendant…
…Qui n’appartient pas au curé du village !
Non, mais il appartient à ses salariés, puisque c’est une coopérative.
Dans le Grand Est, à Reichstett, quelles sont vos activités ?
Il y a le bureau d’étude pour les modifications du réseau téléphonique, on travaille sur la réalisation et la gestion des rendez-vous avec les clients directement. C’est Florence Hinderer qui dirige le site et se charge des relations avec les collectivités territoriales et les représentants locaux. On travaille sur toute la région Grand Est et en Alsace, sur le projet Rosace notamment. Nous avons cinq ans pour rendre « fibré » l’intégralité du réseau, pour répondre au plan très haut débit imposé par le gouvernement.