Il y a des réunions de comité plus compliquées que d’autres. La dernière vécue par le président Hubert Thal est des plus limpides. « C’est vrai que le club se porte bien depuis quelques années », admet-il. « Et cette année c’est encore mieux ! C’est le fruit de notre travail. » À l’heure où l’on se parle, l’équipe I est 3e de N3, la II a fait un très grand pas vers la montée en Pré-Nat (alors qu’elle est déjà promue cette saison), la III est 3e de Pré-Régionale, la IV, créée cette année, est toujours invaincue, et les Juniors sont 3e.
« On ne boude pas notre plaisir. Je crois qu’on n’a jamais vécu une saison comme ça. » Pour le village, et pour le club, c’est presque un miracle. La question est classique comme un baeckehoffe : c’est quoi la recette ? « On a réussi à s’installer dans une dynamique positive, et on a un peu de chance aussi. Notre grand frère de Gries-Oberhoffen a choisi la voie du professionnalisme, et du coup on devient la seule alternative pour les jeunes du coin qui veulent jouer à un certain niveau. On en récupère pas mal comme ça. Depuis trois, quatre ans, on n’a même plus besoin de chercher les joueurs : ce sont les joueurs qui nous appellent. Et plus que le talent, on va aussi miser sur l’état d’esprit. »
Des ingrédients qui font la bonne recette
Un mix compétition / niveau / convivialité qui séduit et qui permet à la GW de briller. Notamment l’équipe de N3, coachée par Joseph Huffschmitt. Troisième à ce moment de la saison (13 matchs, 9 victoires), c’est une bonne surprise compte tenu de la poule : « Il y a une grande différence avec la saison dernière. On est passé d’une poule plus parisienne à une poule plus alsacienne. Il y a beaucoup de derbys, et ça… Tu ne sais jamais ! Un derby, ça relève de l’irrationnel parfois, alors c’était difficile de se fixer des objectifs. Dans un derby, le talent ne suffit pas. »
C’est vrai qu’avec Furdenheim, Schaeffersheim, Dessenheim, Rixheim, Sélestat et les réserves de la SIG, de Pfastatt et du BCGO, il y aurait de quoi avoir quelques sueurs froides. Finalement, ça va. « On est content », souligne simplement Joseph. « Cela dit, avec ces rencontres-là, il n’y a plus d’avantage du terrain. Sur nos quatre défaites, on en a trois à domicile. La seule à l’extérieur, c’est à Rixheim, le leader. »
Qui dit changement de poule dit aussi changement de stratégie. « C’est vrai », acquiesce le coach. « On a dû s’adapter. Les clubs parisiens, c’est plus physique. On défendait tout terrain, ça les gênait beaucoup. En Alsace, il y a plus de lecture de jeu, les meneurs sont bons, les extérieurs lèvent la tête. On a changé de stratégie défensivement. Je ne sais pas si on joue mieux en attaque, mais on score un peu plus. Mais on remarque qu’il y a beaucoup de points encaissés dans cette poule. »
Si le club n’envisage pas de monter en N2 – « en tout cas pas avant plusieurs années », dixit Hubert Thal – il continue de se structurer, de progresser. Seul petit bémol cette saison : le public. Joseph Huffschmitt attendait « un peu plus avec les derbys. Après, il y a une densité de basket dans le Bas-Rhin qui fait que le public se répartit un peu… C’est peut-être à nous d’aller les chercher ! Quand on fait 150-200 personnes, peut-être qu’on pourrait être à 250-300. Ce serait bien pour la billetterie ! (rires) ». Et ça ferait quelques pièces dans la tirelire du club qui pourrait alors avoir d’autres idées derrière la tête.